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Publié le
Mercredi 06 Novembre 2013
Quelle France dans 10 ans ? Contribution de Robert Salais, économiste, au débat « Quel projet pour l’Europe »
France Stratégie

 Robert salaisJe remercie vivement Jean Pisani-Ferry et le Commissariat général à la stratégie et à la prospective de m’avoir invité à cette journée de réflexion « Quel projet pour l’Europe ? ». Partant au Japon le 4 novembre, je ne pourrai pas y participer. Mais je joins au débat qui aura lieu sur un sujet aussi décisif la courte contribution qui suit, dont je souhaite qu’elle soit distribuée à tous :

Je n’ai eu que peu de temps pour réagir, d’où le caractère à chaud du texte que vous voudrez bien m’excuser. On ne peut qu’adhérer à l’ambition annoncée de refonder l’Europe et à l’espoir de voir la France s’y engager avec succès. Le constat d’un éloignement des citoyens européens est fait, de même que le repérage des difficultés économiques et politiques. Ce qui est proposé, malheureusement, au-delà des mots est de continuer, avec quelques amendements, plus avant dans la même voie, laquelle voie est un facteur essentiel de la crise spécifique de l’union européenne au sein de la crise mondiale. Je renvoie ici et pour ce qui suit, à mon livre, paru aux PUF fin septembre dernier, Le viol d’Europe. Enquête sur la disparition d’une idée. Sous refondation du marché unique, à la lecture du texte on comprend qu’il faut entendre l’approfondissement du marché unique dans les mêmes directions, et non une réforme profonde sur la base de nouveaux principes. Le dogme de la « consolidation budgétaire », autrement de l’amaigrissement des politiques et services publics et d’une austérité de long terme sous domination des critères financiers décidés par les autorités européennes, BCE en tête, n’est pas mis en question. Rien n’est dit de la nécessaire réforme drastique du système financier européen : reprise en main de ce système par la collectivité, donc par les Etats, le Parlement européen et les parlements nationaux ; lutte sévère contre le développement des activités spéculatives ; définition de nouveaux de critères de financements  en direction de l’économie réelle ; démocratisation des choix d’investissement et intégration par ceux-ci  de critères liés au développement humain et écologique durable. On évoque un « édifice institutionnel inachevé », alors que ce sont les principes mêmes selon lesquels il a été historiquement bâti qu’il faut modifier.

Robert Salais, né en 1941 à Tours, est un économiste français, ancien élève de l'École polytechnique (promotion X61) et de l'École nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE). Administrateur de l’INSEE, il a créé en 1997 avec Michel Margairaz et Denis Woronoff le laboratoire de recherches CNRS « Institutions et dynamiques historiques de l’économie ». Il est actuellement chercheur dans ce laboratoire à l’École normale supérieure de Cachan, ainsi qu’au Centre franco-allemand de recherches en sciences sociales Marc Bloch à Berlin. (Wikipedia)

 

Téléchargez la contribution de Robert Salais (PDF)

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