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Publié le
Vendredi 24 Octobre 2014
Le rapport « Quelle France dans dix ans ? » ébauche une stratégie à dix ans qui permettrait à la France de conduire des réformes indispensables en mobilisant les atouts dont le pays dispose. Selma Mahfouz, commissaire générale adjointe de France Stratégie a proposé une tribune dans Contructif magazine (novembre 2014)
Selma Mahfouz

Vu de l'étranger, la France pâtit de n'avoir pas fait les réformes nécessaires à son redressement. Pour les Français, au contraire, les réformes qu'ils subissent depuis des années se succèdent sans interruption : cinq réformes des retraites en vingt ans (1993, 2003, 2008, 2010, 2013), trois réformes de la formation professionnelle en dix ans (2004, 2009, 2013), des réformes successives du marché du travail et de l'Éducation nationale, des changements de la fiscalité et des règles de l'assurance-maladie à un rythme quasi annuel. Les données disponibles 1 confirment que, de 2000 à 2010, le nombre moyen de réformes a été au moins aussi élevé en France que chez nos partenaires européens.

Comment expliquer ce paradoxe ? Il est probablement en partie lié à la méthode graduelle de réforme qui a prévalude facto au cours des dernières décennies, face au rejet de tentatives de réformes vécues comme des passages en force, par exemple en 1995 ou 2006. Cette approche graduelle a de nombreux avantages, à commencer par celui d'éviter des blocages complets, mais aussi celui de permettre l'évaluation et l'appropriation progressive. Mais sa mise en oeuvre peut conduire à des réformes peu lisibles, parfois faites en urgence car repoussées le plus longtemps possible, et sans cohérence d'ensemble. Or l'efficacité d'une réforme tient en grande partie aux changements de comportement qu'elle induit chez les salariés, les employeurs, les consommateurs... Face à des ajustements successifs des paramètres et à des changements continus des règles du jeu, chacun attend la prochaine réforme avant de changer et les transformations en profondeur des comportements n'ont pas lieu. C'est le cas sur le marché du travail, où la mise en place d'une sécurisation des parcours professionnels, à l'agenda depuis des années, n'est pas achevée c'est le cas en matière de retraites, où les réformes, malgré les efforts qu'elles demandent, ne sont jamais perçues comme finales. C'est le cas en matière de formation professionnelle, d'éducation, de santé...

[...] Vous pouvez lire la suite de la tribune sur le site du magazine Constructif

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