Back to
Point de vue
Publié le
Mercredi 25 Mars 2015
Une tribune de Michel Aglietta, Vincent Aussilloux et Etienne Espagne.
Une politique monétaire au service de l'investissement européen et du climat

« Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve », écrivait le poète allemand Hölderlin dans son évocation célèbre de l’île grecque de « Patmos ». Un message porteur d’espoir pour l’Union européenne en 2015 ? Cette année s’annonce en effet périlleuse pour l’économie du continent mais aussi riche de nouvelles opportunités.

Les dangers tout d’abord. La résurgence de la crise grecque dès le mois de janvier reflète une fois de plus les faiblesses de l’organisation institutionnelle de la zone euro. La stagnation prolongée (la zone euro n’a toujours pas retrouvé le niveau de PIB de 2007) et surtout la dépression catastrophique de la Grèce (une diminution d’un quart de son PIB depuis 2008) créent des situations sociales intolérables. L’espoir se trouve dans la capacité à reconnaître l’échec de la voie suivie depuis 2010 et de penser autrement.

Penser autrement, c’est d’abord dénoncer le processus qui entretient le marasme en étouffant les projets d’avenir. L’investissement productif a baissé continuellement depuis 2007, particulièrement en Allemagne. C’est sur la question de la reprise soutenue de l’investissement que le débat s’est récemment réanimé. La préoccupation a gagné la Commission Européenne avec le plan Juncker. Plus récemment encore, l’annonce par la Banque centrale européenne de la mise en œuvre d’une politique d’accroissement de bilan destinée à racheter chaque mois pour 60 milliards d’euros de titres sur le marché secondaire, le fameux Quantitative Easing, tente de contrecarrer la tendance déflationniste engendrée par cette situation de faible demande intérieure.

C’est bien sur le programme d’investissement qu’il faut que l’Europe renoue avec le plus haut niveau d’ambition.Le défi à relever est massif. Il doit répondre à un triple objectif. Choisir tout d’abord des secteurs dont les effets peuvent se faire sentir très rapidement sur la demande, tout en envoyant un signal aux agents économiques sur la qualité de la croissance à long terme. S’assurer ensuite que tous les pays membres en soient bénéficiaires. Inscrire enfin le programme dans une stratégie cohérente visant à améliorer la productivité, à nourrir l’innovation et ainsi à renforcer la compétitivité de l’économie européenne. Une politique de transition énergétique est à même de réaliserce triple objectif. En particulier les secteurs de l’offre d’énergie, des transports urbains, de la rénovation thermique des bâtiments, ou encore des réseaux de distribution d’électricité répondent à l’ensemble de ces critères.

[...] Lire la suite sur le HuffingtonPost.fr

Date de publication: 
Mercredi 25 Mars 2015
Tous nos travaux sur  :