Back to
Actualités
Publié le
Vendredi 22 Novembre 2013
Dans le cadre du projet Quelle France dans 10 ans ? 1 083 Français, représentatifs de nos concitoyens de plus de 15 ans, ont été interrogés sur leur vision de la France dans dix ans.
Quelle France dans 10 ans ? Des Français attachés à leur modèle social, préoccupés et responsables

Afin de comprendre les opinions, les attentes, les espoirs et les craintes de nos concitoyens vis-à-vis de la France dans 10 ans, un questionnaire sur les 5 thématiques que nous avons identifiées a été administré par BVA courant octobre à un échantillon de 1 083 personnes de plus de 15 ans, représentatifs de la population française.

L’inquiétude, mais avec une clairvoyance responsable, de notre avenir émerge de ce questionnement. Les Français se révèlent attachés aux fondamentaux de notre modèle économique et social, tout en mettant en avant des évolutions qui semblent incontournables.

  Téléchargez les résultats du sondage BVA : La France dans 10 ans

  • Une attente de renouveau démocratique pour favoriser la cohésion sociale

Un constat sévère

La première préoccupation de nos concitoyens, pour les dix années à venir, est l’augmentation des inégalités. Mais rapidement après ce point, les préoccupations économiques (augmentation du prix des matières premières), financières (l’endettement des États) et écologiques (le réchauffement climatique) apparaissent. Sur la cohésion sociale, les Français portent un constat particulièrement sévère puisque 72 % d’entre eux prévoient des tensions entre les groupes composant la société à échéance de dix ans.

Pas de fatalisme sur la démocratie

Pour les Français, le vote reste le premier moyen de participer à la société, même si des modes alternatifs d’action sont valorisés, à commencer par l’engagement dans une association (loin devant le syndicat ou le parti), la prise de décision au sein de l’entreprise et dans son quartier. Pour les jeunes en revanche, sont davantage mis en avant l’instruction civique, l’engagement associatif, voire le service civique, que le vote dès seize ans.

Une superposition des échelons institutionnels complexe à dénouer

Attachés prioritairement à la France, leur commune et secondairement leur région (les départements passant en queue de peloton, derrière l’Europe), les Français espèrent dans les dix années à venir un accroissement des pouvoirs de l’ensemble des pouvoirs locaux (de la commune à la région).

Sur l’Europe, l’opinion reste très partagée sur la voie à suivre : quasiment un quart des citoyens se positionnent sur chacune des quatre options proposées : renforcement de l’union, de la zone euro, simple coopération et fin de l’Europe. Au total, la population française semble se partager presque à parts égales entre la méfiance à l’égard des institutions européennes (la volonté de ne pas approfondir l’Europe voire d’y mettre un terme recueille 53 % des avis exprimés par les sondés) et la nécessité d’en raffermir l’intégration (le besoin d’approfondissement recueille 47 % des avis exprimés, avec une préférence pour l’intégration de la zone euro). Les Français ont une approche très segmentée des domaines de subsidiarité : la protection sociale et l’emploi suivis de près par le budget et la fiscalité qui y est liée sont les trois domaines sur lesquels les Français (à plus de 70 % des avis exprimés pour les deux premiers, à 68 % pour le troisième) ne souhaitent pas que l’Europe interfère, traduisant l’attachement à notre contrat social et la crainte de le voir « dilué » dans l’Europe. En revanche, les Français se prononcent plutôt en faveur d’une mutualisation de certaines politiques sectorielles, vraisemblablement par souci : environnement, numérique, et innovation-recherche et l’énergie relèvent pour une majorité de Français d’une politique communautaire.

L’école doit favoriser l’égalité et l’insertion professionnelle

Sur l’école, les Français, estimant qu’elle reproduit les inégalités sociales, préconisent une politique de prévention de celles-ci, plutôt que des dispositifs de quotas ou de prise en compte de compétences non scolaires. Le système mixte (grandes écoles + universités) séduit toujours les Français, qui préconisent toutefois un accroissement des formations professionnalisantes.

  • Des Français attachés à leur modèle social et responsables

Un système hybride qui convient aux Français…

Les Français ne voient pas d’opposition entre le fait d’assurer un minimum vital à chaque individu (une société juste doit couvrir cet objectif pour 8 Français sur 10), et l’objectif de réduction des inégalités (partagé par 58 % des Français).

Ils ont globalement confiance dans leur système social, notamment dans le système de santé, mis en valeur par la question sur les domaines d’amélioration : l’espérance de vie en bonne santé et le système de santé y figurent en bonne place.

Analysant avec acuité la protection sociale, les Français scindent les domaines qui ont une vocation universelle (maladie), d’autres plus contributives (chômage, retraite), d’autres plus ciblés (famille).

… et dont la pérennité doit être garantie par la réduction de la dépense et la prévention

L’endettement des États est la troisième préoccupation des interrogés. Pour le résoudre, 61 % suggèrent de réduire les dépenses, quand 30 % préconisent d’accroître les impôts (notons que 9 % ne se positionnent pas, ce qui est plutôt élevé par rapport à l’ensemble des questions).

Les domaines dans lesquels il faut malgré tout investir sont, pour les Français, l’emploi, l’éducation, la santé et les retraites. L’éducation et le marché du travail sont d’ailleurs les deux domaines, selon les Français, les plus importants à transmettre aux générations futures.

Pour résoudre ce dilemme, le ciblage des prestations reste une voie possible pour 76 % des personnes, mais d’autres méthodes peuvent également améliorer l’efficacité des politiques, comme l’accroissement des dépenses de prévention (60 %), ou encore l’accroissement de la contribution à certains services publics. Ainsi, plus de la moitié des Français seraient prêts à payer plus pour garantir la qualité du système éducatif, de santé, ou encore des retraites.

Sur le segment particulier de l’écologie, les Français croient prioritairement à l’investissement dans des technologies plus propres et efficaces, peu devant les taxations ou sanctions de comportements dégradant  l’environnement ; les deux voies semblent sans doute devoir être explorées.

  • Une vision de l’économie empreinte d’inquiétude

Un futur économique sombre

Sur le plan économique, les Français sont pessimistes pour le pays (67 %), mais optimistes pour leur situation personnelle (57 %). Ils s’attendent dans les dix prochaines années à une croissance faible (46 %), voire nulle (26 %).

Pas de solution miracle, mais des solutions multiples

Pour améliorer cette situation, ils privilégient le développement de l’industrie (plutôt que les services), et suggèrent d’améliorer les relations entre l’ensemble des acteurs économiques (banques et entreprises, É     tat et entreprises, relations internes aux entreprises), ainsi que le système de formation. La sanction (empêcher les entreprises de délocaliser), la formation professionnelle et l’allègement des charges leur apparaissent comme trois voies complémentaires à la relance économique, peu devant la création d’entreprise. Aucune opinion ne se dégage sur le temps travail : l’accroître ou le partager emportent chacune la moitié des adhésions de la population.

Notons par ailleurs, que, contrairement à l’intuition, les Français ont plutôt confiance dans le progrès technologique, qu’ils placent en premier ex aequo des éléments d’amélioration dans le futur, et qu’ils estiment être la principale voie de résolution des difficultés écologiques.

Et une certaine appétence à évoluer de façon individuelle

Sur le plan individuel, les actifs sont d’abord soucieux de développer leur pouvoir d’achat, quand les étudiants mettent d’abord en avant l’intérêt de leur futur emploi (peu devant le salaire).

4 actifs sur 10 pensent changer d’emploi dans les 10 ans ; les secteurs de la santé, des services à la personne, du commerce sont alors le plus souvent évoqués. Les réticences à la création d’entreprise apparaissent d’abord financières, puis personnelles (38 % estiment que leur situation leur convient, 17 % pensent ne pas avoir l’esprit pour entreprendre).

Tous nos travaux sur  :