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Point de vue
Publié le
Mercredi 04 Juin 2014
Les résultats des élections parlementaires européennes du 25 mai sont aussi déconcertants qu’ils sont choquants. Aucune théorie ne permet en effet d’expliquer les différents résultats nationaux.
Renforcer le pouvoir limité de l’Europe – par Jean Pisani-Ferry

En Allemagne, où les politiques d’assistance financière de l’Union européenne et les initiatives de la BCE ont suscité une profonde controverse, la campagne électorale s’est révélée remarquablement terne et consensuelle. En revanche, en France où ni les unes ni les autres n’ont fait l’objet de débat au moment de la crise, elle a tourné autour des thèmes des eurosceptiques.

Ni les variables économiques de type croissance du PIB, ni les variables sociales telles que le chômage ne peuvent expliquer pourquoi l’Italie a voté en masse pour le Parti démocrate de centre-gauche du Premier ministre Matteo Renzi, alors que la France mettait en tête le Front National.

Au sein des pays excédentaires, les eurosceptiques se sont révélés puissants en Autriche, mais pas en Allemagne. Parmi les pays déficitaires, la Grèce s’est tournée vers la coalition d’extrême gauche Syriza d’Alexis Tsipras, tandis que les anciennes forces politiques dominantes, les partis Nouvelle Démocratie et Pasok, réunissaient ensemble moins d’un tiers du vote populaire. Au Portugal, en revanche, la domination des partis traditionnels s’est maintenue.

Plus l’on se penche sur les chiffres, et plus ils apparaissent déroutants. Selon l’historien Harold James, ce n’est pas par hasard que la droite nationaliste est la plus forte dans les deux États de l’UE qui restent hantés par leur héritage impérial, la France et le Royaume-Uni. Peut-être. Mais alors quid du Danemark, au sein duquel la droite anti-UE l’a emporté haut la main ?

L’Europe a presque partout été au centre des débats politiques les plus importants de ces dernières années : ceux qui ont porté sur la réponse à la crise financière, l’orientation des politiques budgétaires, et les initiatives de sauvetage de la zone euro. Ces élections auraient pu donner l’occasion débat, d’un bilan et d’une sanction populaire sur ce qui a été fait depuis cinq ans. Mais d’un pays à l’autre, ce n’est pas le même débat.

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Auteurs

Jean Pisani-Ferry
Jean
Pisani-Ferry
Anciens auteurs de France Stratégie

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