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Événements
Publié le
Mercredi 07 Octobre 2015
Mercredi 21 Octobre 2015
09h30 à 09h30
Dans le cadre du Club de prospective territoriale, une équipe d’experts de France Stratégie et des territoires a été constituée pour étudier les mécanismes de la diffusion de la croissance. Un débat est organisé avec avec E.M. Mouhoud.

E.M. Mouhoud est professeur d’économie, PSL, université de Paris-Dauphine, directeur du Groupement de recherches international du CNRS-DREEM et directeur du Master Affaires internationales 212.

Il débattra avec l'équipe "Diffusion de la croissance".

La diffusion de la croissance peut se définir comme : une dynamique de la richesse créée dans un territoire particulier pouvant avoir un effet d’entraînement et permettant à la population ainsi qu’aux différents acteurs économiques des territoires voisins de bénéficier mutuellement de son rayonnement. Tous les vecteurs pouvant contribuer à cette diffusion de la croissance sur les territoires sont ainsi identifiés et étudiés. L'équipe recherche aussi quelles pourraient être demain, les actions publiques à engager, les instruments et outils à mettre en œuvre pour atteindre cet objectif d’un bénéfice partagé du développement économique au sein des territoires. Elle travaille également sur les indicateurs permettant d’évaluer (kits d’évaluation) les politiques publiques territoriales.


Compte rendu de la séance

Vulnérabilité et performances des zones d’emplois en France

Pour éclairer nos travaux sur la diffusion de la croissance, l’économiste E.M. Mouhoud est venu partager les enseignements qu’il avait tirés de son étude sur les relocalisations d’activités en France. Si l’« hypermondialisation » de la finance se poursuit en l’absence de régulations étatiques réelles, celle de l’industrie et des services est entrée dans une phase inédite de complexification : des mouvements de délocalisation coexistent avec des relocalisations partielles. Les territoires sont des réceptacles d’activités et de ressources qui sont amenés à connaître des chocs et à renaître à partir de leurs propres ressources. Et parmi les facteurs favorisant cette (re)naissance, la question de la mobilité reste centrale et demeure un enjeu du développement : le taux de mobilité interne aux USA est dix fois supérieur à celui de l’Europe. La politique industrielle devrait viser deux objectifs distincts : l’innovation et le développement technologique ; le renforcement des territoires par l’anticipation des chocs et la concentration des aides sur les travailleurs vulnérables et les infrastructures locales.  EM. Mouhoud propose notamment de revoir complètement les aides aux entreprises, à la suite de restructurations, qui ont souvent pour effet de verrouiller le territoire dans ses difficultés au lieu de l'aider à se diversifier. 6% de ces aides sont utilisés pour une faible efficacité, laissant de côté les femmes et les hommes qui vivent sur les territoires, vulnérables à la mondialisation et à la délocalisation. Une action volontariste de l’Etat devrait davantage viser les facteurs de production : le travail, sa formation, la recherche et l’innovation, mais aussi l’accessibilité au logement, sources de reconquête d’avantages compétitifs par rapport aux pays bas salaires et donc de relocalisation dans les territoires français et européens.

Tous nos travaux sur  :