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Point de vue
Publié le
Jeudi 26 Septembre 2013
Pierre-Yves Cossé, haut fonctionnaire et chef d'entreprise français, nous livre son analyse de l'exercice "Quelle France dans 10 ans ?"
France Stratégie

Le séminaire gouvernemental du 19 août a fait sourire ou hausser les épaules. Encore une opération de communication mal ficelée. Des devoirs de courtes vacances des ministres sur « la France dans vingt ans » ne sont ressortis que des propos de café du commerce, repris avec ironie par les médias. Et le produit du séminaire, annoncé pour la fin de l’année, sera un nouveau rapport.

Un autre mode de lecture est possible. Le séminaire gouvernemental est une étape dans la démarche de « retour du plan » présentée dans un numéro précédent d’Esprit (janvier 2013) qui progresse, non sans maladresses ni hésitations.
Il y eut l’annonce par le Premier Ministre lors de la conférence sociale en juillet 2012 de  création d’un « lieu de réflexion prospective sur les politiques publiques ouvert à l’ensemble des acteurs sociaux » Elle fut suivie d’une mission confiée à Yannick Moreau chargée de faire des propositions pour que ce lieu fut « effectivement en prise sur les processus de décision » Quelques semaines plus tard, Yannick Moreau remit ses conclusions qui se voulaient pragmatiques et consensuelles. Il était proposé de mettre en place « un commissariat général à la stratégie et à la prospective »
Aucune publicité ne fut donnée à ce rapport. Après un silence de plusieurs mois, Jean Pisani- Ferry est nommé  Commissaire Général (mai) Le choix est excellent, c’est un économiste reconnu, un ancien président du think tank Bruegel  disposant de réseaux, notamment à l’échelle européenne, et un ancien conseiller de ministre connaissant parfaitement les circuits de décisions publics. Cette nomination n’est nullement valorisée par le gouvernement, le Premier Ministre s’abstient d’introniser le nouveau commissaire dans la nouvelle institution, qui se retrouve rue de Martignac. Les réactions publiques sont rares ; à noter celle de FO, qui après avoir réclamé un nouveau commissariat critique le choix d’un représentant de la pensée unique et s’interroge sur sa participation à des travaux de concertation.

Après cet accouchement besogneux, alors que le nouveau commissaire n’a pas eu le temps de « produire » des travaux originaux, c’est l’emballement et le séminaire d’août.

Ce séminaire précipité a plusieurs effets positifs.

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