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Interventions média
Publié le
Jeudi 26 Mars 2015
Mohamed Harfi, chargé de mission au département Travail-Emploi à France Stratégie, a répondu aux questions du Bondy Blog concernant la publication des deux notes consacrées à l'insertion économique des jeunes issus de l'immigration.
Mohamed Harfi

Bondy Blog : Comment avez-vous procédé pour élaborer la première partie de votre étude, consacrée à l’analyse des discriminations envers les personnes immigrées et descendantes d’immigrés?

Mohamed Harfi : Il y a beaucoup de données et de rapports disponibles sur la question des jeunes issus de l’immigration, mais ce sont des analyses éclatées, que ce soit sur l’emploi ou l’éducation. Dans cette analyse-là, nous avons voulu traiter le sujet de manière intégrée et sous quatre angles principaux : éducation, emploi,  logement et discriminations.

Si l’on considère justement l’éducation, votre étude montre que trois quarts des élèves issus de l’immigration se retrouvent dans un quart des établissements d’enseignement.  Y-a-t-il un lien avec “l’apartheid territorial, social et ethnique” dont parle Manuel Valls ?

Le classement PISA place effectivement la France parmi les trois pays de l’OCDE qui connaissent la plus forte concentration par établissement, ainsi que les plus fortes inégalités entre élèves. Il montre que l’écart en mathématiques entre les jeunes issus de l’immigration et les autres est de 57 points, ce qui correspond à peu près à deux années d’études de retard ! Ces inégalités ne s’expliquent pas par les seuls facteurs socio-démographiques. Elles se creusent en réalité dès la maternelle, et découlent notamment d’un environnement moins favorable à l’apprentissage, par exemple une moindre présence de locuteurs francophones ou de livres pédagogiques dans leur entourage.

Cette inégalité spatiale conduit-elle à la démobilisation scolaire et à un certain sentiment de résignation?

Je nuancerais la réponse. D’une part, les parents des enfants issus de l’immigration sont plus nombreux que leurs homologues sans ascendance migratoire à vouloir que leurs enfants poursuivent au moins leurs études jusqu’au baccalauréat, puis s’orientent vers des filières générales sélectives. En revanche, on observe que les jeunes s’appliquent une forme d’autocensure en se disant “ça, ce n’est pas pour moi”, et surtout qu’ils méconnaissent certaines filières ou métiers.

Quelles sont alors vos recommandations en matière d’éducation?

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