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Publications
Rapport
Publié le
Mardi 16 Juillet 2013
Le rapport de l’équipe dirigée par Claude Abraham livre ici une prospective à vingt ans de ce que pourraient devenir les compagnies aériennes européennes et des risques auxquels elles doivent faire face. Ses analyses fournissent aux pouvoirs publics les éléments d’une politique à longue portée en matière de transport aérien.
Date de publication: 
Mardi 16 Juillet 2013
Les compagnies aériennes sont-elles mortelles ?

Les grandes compagnies aériennes européennes sont aujourd’hui confrontées à de multiples défis :

  • l’environnement institutionnel est en pleine mutation, reflet de la mondialisation des échanges et de l’essor des puissances émergentes ;
  • la concurrence se développe, tant sur le court et le moyen courrier, à l’échelle des continents, que sur le long-courrier, à travers le monde ;
  • les prix ont commencé à intégrer les externalités environnementales. Avec le cadre réglementaire, les incitations fiscales pèsent de plus en plus dans les décisions stratégiques des entreprises ;
  • les besoins de financement sont considérables dans une activité fortement capitalistique, où tout retard dans la modernisation de la flotte se traduit par une perte de compétitivité.

La redistribution des cartes entre compagnies aériennes a débuté aux États-Unis avec la déréglementation lancée par l’administration Carter en 1978. Elle s’est étendue à l’Europe. Aujourd’hui, de nouveaux acteurs émergent, venant de zones géographiques en pleine croissance. Parmi les géants actuels, certains déjà sont de création récente et ont connu une progression fulgurante. Car il s’agit bien là d’un combat de géants : l’histoire montre que les plus grandes compagnies peuvent disparaître faute de s’être adaptées à un nouveau contexte économique mondial.

L’époque où l’avion était le moyen de transport d’une élite, pionnière, aisée, est révolue. La compagnie nationale faisait alors figure d’instrument obligé dans la panoplie d’un État cherchant à rayonner dans le monde. Depuis, le transport aérien s’est démocratisé, et il faut s’en féliciter. Mais cela change les termes de la concurrence : le moyen-courrier devient souvent low cost et le long-courrier est un marché que les compagnies aériennes d’Asie et du Golfe veulent conquérir par des offres commerciales agressives et de qualité en prenant appui sur un positionnement géographique avantageux.

Plusieurs de nos voisins ont vu leur compagnie porte-drapeau perdre son autonomie, voire disparaître. Trois pays, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont réussi jusqu’à présent à conserver leur compagnie historique. Chacune d’entre elles s’est renforcée et a construit une alliance avec des partenaires du monde entier. Mais leurs difficultés, notamment financières, sont réelles.

Sans être le seul facteur d’évolution, les politiques publiques auront un impact incontestable sur leur avenir.

Dans ce contexte le rôle des gouvernements n’est pas de faire obstacle à la concurrence en vue de protéger les compagnies aériennes existantes. Mais il est d’assurer que les conditions de cette concurrence sont équitables, tant à l’intérieur de l’espace européen qu’entre compagnies européennes et non européennes.

  • Président : Claude Abraham
  • Rapporteurs : Aurélien Croq, François Vielliard
  • Coordinateur : Dominique Auverlot
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