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Note d'analyse
Publié le
Jeudi 28 Mai 2015
Un contrat de travail « à protection croissante » a été créé en Italie pour inciter à l’embauche en CDI. Il permet des exonérations de cotisations sociales importantes et rend le coût des licenciements injustifiés moins élevé et plus prévisible pour l’employeur.
Contrat de travail : les réformes italiennes

Matteo Renzi a fait de la réforme du marché du travail l’un de ses principaux objectifs, pour répondre à une situation de l’emploi particulièrement dégradée (taux de chômage de 13 %, dualisme du marché du travail, disparités régionales...) et stimuler le retour de la croissance.

La réforme lancée en 2014 crée notamment un nouveau contrat de travail à durée indéterminée, dit « à protection croissante », qui s’applique aux nouvelles embauches et remplace (en règle générale) l’obligation de réintégration du salarié  en cas de licenciement déclaré injustifié par le juge  par une indemnité fonction de son ancienneté dans l’entreprise et dont le barème est fixé. Une nouvelle forme de rupture négociée est également créée. Ces modifications du régime juridique s’accompagnent de fortes incitations financières à l’embauche dans le cadre de ce nouveau CDI (en particulier des exonérations de cotisations sociales). Le but est à la fois d’inciter à de nouvelles embauches dans la phase de reprise qui s’amorce et d’augmenter la part des CDI dans l’emploi, en diminuant notamment le coût potentiel d’un licenciement injustifié.

Cette réforme renvoie ainsi à des débats actuels en France sur le coût du licenciement et son caractère prévisible, ainsi que sur la dualisation du marché du travail, et pose la question des mesures d’incitation financière à l’embauche en CDI.

Les répercussions sur l’accès à l’emploi stable, en particulier pour les jeunes, de ce contrat à protection croissante dépendront de l’effet d’entraînement de cette réforme, en phase de reprise économique, mais aussi de son interaction avec d’autres mesures, en faveur du développement du CDD (possibilité de conclure des CDD sans motif spécifique) ou destinées à limiter le recours à d’autres types de contrats de travail atypiques, particulièrement développés en Italie.

Nouveaux barèmes d’indemnisation pour licenciement injustifié et en cas de rupture négociée (dans les entreprises de + de 15 salariés)

Graphiques - Note d'analyse 30
Type d'image: 
Libre

Graphiques - Note d'analyse 30, par fcausse

Sommaire de la Note d'analyse - Un CDI à protection croissante ? La réforme du marché du travail en Italie

  • Les enjeux de la réforme du contrat de travail
  • Nouveau contrat de travail ou réforme du licenciement ?
  • Les autres mesures du "Jobs Act" : encouragement ou limitation des formes précaires de contrat de travail ?

Auteurs

Emmanuelle Prouet
Emmanuelle
Prouet
Travail, emploi, compétences
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