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Note d'analyse
Publié le
Mercredi 07 Janvier 2015
Les migrations intracommunautaires, traditionnellement faibles, ont-elles contribué dans la crise à résorber les divergences au sein de l’espace communautaire en réallouant la main-d’œuvre au chômage dans les pays à plus forte croissance et moindre taux de chômage ?
Thématique: 
Date de publication: 
Jeudi 30 Avril 2015
Profils migratoires européens dans la crise

Trois pour cent des Européens sont aujourd’hui installés dans un État membre autre que leur pays de nationalité. Chaque année, ils sont un million à faire de même : ce flux n’excède pas 0,3 % de la population européenne et représente moins de la moitié des arrivées de migrants dans l’espace communautaire, majoritairement venus de pays tiers. La mobilité, traditionnellement faible en Europe, s’est accrue depuis les élargissements à l’Est sous l’effet de l’accentuation des différentiels de revenu dans une zone de libre circulation des hommes. Elle a eu tendance à se rétracter dans le premier temps de la crise globale qu’a connue l’Europe à partir de 2008, avant de rebondir dès 2010, reflétant en partie les divergences économiques croissantes de l’Europe.

La contribution de la mobilité reste néanmoins faible dans l’ajustement des marchés européens du travail et n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant la crise : les flux restent inférieurs au pic de 2007-2008 constaté lors de l’élargissement à la Bulgarie et à la Roumanie, et les effectifs communautaires résidant dans un autre État membre qui croissaient de 10 % par an depuis 2004 ne progressent plus que de 4 % par an depuis 2008. Le sens et la géographie des mobilités intracommunautaires ne répondent eux-mêmes que partiellement aux différentiels de performance et de création d’emploi. Deux types de flux sont en croissance, ceux du sud vers le nord, tirés par les divergences au sein de la zone euro, et ceux de l’est vers l’ouest, numériquement les plus nombreux, tirés par les différentiels de niveau de vie. En ce sens, les migrations au sein de l’Union demeurent surdéterminées par la démographie, la liberté de circulation, les différentiels de revenu et les diasporas.

Flux d'immigration intracommunautaire, 2004-2013, en moyenne annuelle

Profils migratoires européens dans la crise - Flux d'immigration intracommunautaire

tab-na21-web.jpg, par fcausse

Pour les pays de départ, les flux d’immigration comprennent tous les migrants européens (UE 28) non nationaux arrivés dans l’année dans un autre État membre.
Pour les pays de destination, l’UE 25 fait référence à l’Union européenne avant les élargissements à la Bulgarie et à la Roumanie (2007) ainsi qu’à la Croatie (2013), les séries temporelles pour ces derniers pays étant lacunaires. La Scandinavie est constituée du Danemark, de la Finlande et de la Suède, le Benelux de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas.
Lecture : La population européenne migrant dans un autre État membre de l’UE 25 était en moyenne de 1,3 million par an entre 2004 et 2008 ; elle a régressé à 0,9 million par an en 2009-2010 avant de se redresser à 1 million par an en 2011-2012.
Sources : Eurostat et OCDE.

Sommaire de la Note d'analyse 21 - Profils migratoires européens dans la crise

  • Les migrations intra-européennes, une réponse à la crise ?
  • Une faible contribution des mobilités à l'ajustement des marchés du travail européen
  • Annexe méthodologique - Mesurer les mobilités en Europe

Auteurs

Cécile Jolly - Equipe
Type d'image: 
Libre
Cécile
Jolly
Travail, emploi, compétences
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