Pour interroger ces fractures sous différents angles, sortir des travaux sectoriels et proposer une analyse globale, l’interdisciplinarité a été privilégiée : 39 intervenants – sociologues, économistes, politologues, géographes, philosophes, médecins, magistrats – se sont succédés pour débattre avec un public composé d’universitaires, d’acteurs publics et de responsables associatifs.
Les différentes formes d’insécurités – sociale, physique et culturelle – ont ainsi été étudiées, en distinguant entre la réalité des risques et leur ressenti. Les débats ont porté en particulier sur le sentiment de déclassement, l’évolution de la précarité, la perception des violences et l’expression d’un malaise identitaire.
Les tensions qui traversent la société ont également été analysées à travers le prisme géographique – les territoires tendant aujourd’hui à se recomposer et à se différencier – et à travers celui des générations. Les solidarités intergénérationnelles, déterminantes pour les jeunes qui entrent aujourd’hui beaucoup plus difficilement dans la vie active, ont par exemple pour effet de reproduire les inégalités sociales.
Enfin, l’évolution du rapport aux identités, à l’altérité et au collectif a fait l’objet de plusieurs débats, autour de la laïcité, des phénomènes urbains et scolaires de ségrégation, de la participation citoyenne et des différentes formes de haines qui visent les musulmans, les juifs ou la République. Le dernier séminaire a ainsi été consacré aux trajectoires d’endoctrinement des jeunes djihadistes et des militants extrémistes radicaux.
Après ce cycle de séminaires s’ouvre la phase de préparation du rapport que France Stratégie publiera à la fin de l’année. Pour dresser un portrait complet des fractures de la société française, les différences, les apports et les limites de chacune des grilles d’analyse employées pour les décrire seront questionnées.
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