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Événements
Publié le
Lundi 07 Mars 2016
Vendredi 18 Mars 2016
15h45 à 15h45
Débat organisé par le Collectif Alerte, l’Uriopss Nord-Pas-de-Calais, ASTREES, Alizé, FACE Métropole Européenne de Lille et Réalités du dialogue social (RDS) le 18 mars à Lille.

Débat organisé dans les locaux de l’Uriopss Nord - Pas-de-Calais
199/201 rue Colbert
Bât. Douai - 5ème étage - 59000 LILLE

Inscriptions : bidaud@rds.asso.fr

Débat CPA

 

LE COMPTE RENDU

L’accompagnement des personnes dans leur parcours professionnel. Quels besoins, quels acteurs ?

Cette contribution a été élaborée à la suite d'un atelier participatif que nous avons organisé à Lille le 18 mars 2016 avec le soutien complémentaire du réseau Alizé, de l’ANDRH, d'ASTREES, de FACE Métropole européenne de Lille (FACE MEL), de la Mission locale de Lille et l’URIOPSS Nord Pas-de-Calais.

Dans le cadre du débat public sur le CPA, notre volonté commune était de mettre les personnes concernées au centre des débats et de recueillir leurs points de vue et propositions. Nous avons réuni à Lille une trentaine de personnes, aussi bien « accompagnées » qu'« accompagnantes ». Les premières étaient des chercheurs d’emplois intégrés dans des parcours d’accompagnement. Il n’y avait pas donc pas d’indépendant, d’agriculteur ou de fonctionnaire. Les secondes étaient des personnes de la filière Ressources Humaines ainsi que des animateurs des structures d’accompagnement. Il n’y avait pas de syndicaliste, de délégué du personnel ni de conseiller du salarié.
Afin de donner à chacun la possibilité de s’exprimer, nous avons divisé les participants en trois sous-groupes. Dans la première partie de la matinée, ils se sont exprimés sur les problèmes rencontrés. Dans la seconde partie, ils ont élaboré des propositions. A chacun de ces deux moments, un temps a été consacré à l’expression personnelle (expression des idées sur des post’it), puis à des débats en sous-groupes, et enfin à une restitution en plénière.

Pour les personnes présentes, le CPA était un concept très méconnu. Sur la base des éléments fournis en début de séance, les échanges ont permis d’identifier quatre sujets sur lesquels les participants ont estimé nécessaire de mettre l’accent.

La question de l’accès

Le CPA doit répondre à un enjeu majeur : celui de l’accès à l’information et à la formation afin de permettre à chacun de développer son parcours professionnel du mieux possible. Aujourd’hui, l’effectivité des droits n’est que très relative. Bon nombre de personnes n’activent pas leurs droits faute de lisibilité et d’accès aux mesures existantes. Cet enjeu est d’autant plus important pour les personnes ayant des difficultés à utiliser et/ou à accéder à l’outil informatique ainsi que pour celles éloignées des réseaux dans lesquels ces informations circulent.
Une attention toute particulière doit donc être portée à la diffusion de l’information liée au CPA et à son utilisation auprès de tous les publics, et notamment ceux qui sont momentanément hors du champ professionnel. Cet outil peut s’avérer être un excellent vecteur des possibilités de formation à la condition que le support soit adapté à tous et permette une bonne identification, voire une simplification des nombreux intermédiaires déjà existants.

La question de l’accompagnement et du binôme accompagné / accompagnant

La « non traçabilité » a souvent été évoquée par les participants. Les acteurs de l’accompagnement sont nombreux, mais peu de liens existent entre eux assurant une portabilité des informations de l’accompagné. Le CPA devrait permettre à l’accompagné et à l’accompagnant d’avoir un suivi des informations et, pourquoi pas, de lui reconnaitre un droit à l’accompagnement.
Au-delà de l’ « outil » CPA, de nombreuses remarques ont été faites sur le rôle des personnes. Il faut inciter l'accompagné à être acteur, à entamer les démarches nécessaires à son parcours professionnel. Il convient également que l’accompagnant sorte des postures pré- établies et n’enferme pas les personnes dans un profil type.
Enfin, et c’est peut-être l’élément le plus important de cette partie, l’accent est mis sur un fort besoin de lien humain. La mise en place d’un outil numérique fonctionnel permettra une avancée en termes de diffusion et de rapidité d’accès à l’information et à la formation, mais l’échange en direct avec un interlocuteur est l’élément principal pour assurer un suivi pertinent du parcours de chaque personne et expliciter les ressources accessibles.

La question des moyens de l’accompagnement à la mobilité

La mobilité fait partie du parcours professionnel d’un individu. Cependant, il existe aujourd’hui de nombreuses entraves à l’exercice de ce droit. Les participants ont rappelé à quel point il est important de rendre l’information accessible afin que chacun puisse bénéficier des opportunités et droits dont il peut bénéficier.
En outre, la mobilité soulève la question de son financement. Qu’elle soit liée à un déménagement professionnel ou plus simplement à un déplacement pour un entretien, elle génère des coûts difficiles, voire impossibles à supporter pour des personnes éloignées de l’emploi et/ou entrant sur le marché du travail. Le CPA devra donc apporter une réponse à ce problème. Cela pourrait par exemple passer par l’abondement du CPA en « points mobilité » ou en « points formation » avant même l’entrée sur le marché du travail.
Enfin, la question des moyens est également applicable aux accompagnants. Eux aussi souhaitent bénéficier de mesures leur permettant d’être mieux formés et outillés pour répondre aux demandes des accompagnés. Le CPA pourrait leur donner la possibilité d’échanger informations et pratiques.

La question de l’usage des droits et du fonctionnement du CPA

Le CPA, au-delà de contenir la somme des droits d’un individu, doit également donner la possibilité d’en faire un usage pertinent, et cela pour le plus de personnes possibles. Il pourrait offrir la possibilité à toute personne de plus de seize ans ayant une activité (salarié, indépendant, artisan, dirigeant de PME, créateur d’entreprise, jeune en recherche d’un premier emploi, …) d’engranger des droits à la formation ou d’abonder une « cagnotte mobilité ». Chaque droit (droit à la mobilité par exemple) devrait pouvoir être exercé de manière autonome, puis contrôlé a posteriori. Ainsi, pour la mobilité, un budget transport ou déménagement pourrait être alloué a priori, utilisé librement par le bénéficiaire et contrôlé ensuite.
Autre élément important, la différence entre l’intérêt du salarié et l’intérêt de l’employeur. En effet, le lien entre l’acquisition d’un droit personnel et son exercice n’est pas toujours évident. Il s’agit d’une question qui doit faire l’objet d’une responsabilité collective entre les deux parties. Enfin, une attention particulière doit être portée à la confidentialité des données contenues dans le CPA, afin d’assurer la protection des personnes et d’éviter que le rappel d'une mauvaise expérience ne nuise au déroulement du parcours d’une personne.

En synthèse, les participants ont insisté sur la nécessité que le CPA :
parte des besoins des personnes, avec un vrai souci d'ergonomie, pour les accompagnés comme pour les accompagnants,
ait un vrai souci de la personnalisation des contacts entre chaque personne concernée et celles et ceux (si possible pas trop dispersés) qui l'accompagnent dans son parcours professionnel.
Ces deux enjeux sont à prendre en compte dès l'amont dans l'élaboration des outils prévus pour la mise en oeuvre opérationnelle du CPA.

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