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Espace presse
Communiqués de presse
Publié le
Lundi 09 Mai 2016
France Stratégie souhaite analyser les enjeux de la décennie qui suivra la prochaine élection présidentielle afin d’éclairer les choix collectifs. Publications, débats, appels à contributions sont disponibles en ligne www.francestrategie1727.fr. France Stratégie publie aujourd’hui la note « état des lieux » : Quelles priorités éducatives ?
2017/2027 : Quelles priorités éducatives ?

Les Français attendent beaucoup de leur école, mais ne sont pas satisfaits des performances actuelles du système éducatif.

Des résultats insatisfaisants

Les dernières comparaisons internationales, datant de 2012, confirment ce sentiment : les performances des élèves de 15 ans se situaient seulement dans la moyenne des pays de l’OCDE et on constate, entre 2003 et 2012, une diminution inquiétante des performances en mathématiques et une augmentation du nombre d’élèves en difficulté dans tous les domaines. Enfin, le nombre de décrocheurs reste à un niveau élevé : 110 000 élèves sortent chaque année sans diplôme de l’enseignement secondaire.

De façon générale, il est encore trop tôt pour évaluer les effets des réformes engagées au cours des dernières années sur les résultats et les parcours des élèves.

La promesse républicaine d’égalité et d’émancipation n’est pas tenue

L’enquête PISA 2012 montre également que les écarts de réussite restaient très importants en France. Ils se sont même creusés par rapport à 2003. Ce problème est d’autant plus lourd que ces écarts de niveau dépendent fortement des caractéristiques sociales des élèves et que ces inégalités prennent racine très tôt. L’accueil collectif et la scolarisation des enfants de moins de 3 ans sont encore insuffisants et inégalement répartis, alors même que la préscolarisation a, en France, un impact particulièrement important sur les résultats scolaires postérieurs.

Des moyens qui restent insuffisants

Si on compare la France avec les pays comparables qui font mieux qu’elle en termes de résultat global et en termes de réduction des inégalités, on observe que nous dépensons moins qu’eux pour le préprimaire, pour le primaire, et pour le collège. Le constat est le même pour l’enseignement supérieur. Par ailleurs, les moyens ne sont pas équitablement répartis au sein même d’un cycle : les établissements de l’éducation prioritaire présentent toujours une dépense par élève inférieure aux autres établissements et, dans l’enseignement supérieur, un élève de classe préparatoire coûte 35 % de plus qu’un étudiant d’université.

Trop d’objectifs et une organisation défectueuse

Les objectifs assignés à l’école sont aujourd’hui sans doute trop nombreux et peu hiérarchisés, avec des responsabilités trop souvent dispersées entre différents acteurs. Aussi, les orientations nationales peinent à être déclinées localement.

L’organisation du travail des enseignants, aujourd’hui encore trop individuel, pose également problème. En France, ils travaillent de manière très individuelle et ont faiblement recours aux méthodes pédagogiques dites actives.

Le numérique est encore trop peu intégré aux enseignements ordinaires

L’apprentissage des compétences liées au numérique chez tous les jeunes devient un enjeu majeur. L’acquisition de ces compétences suppose d’intégrer le numérique dans les pratiques pédagogiques quotidiennes. Or, aujourd’hui, on peut déplorer un accès insuffisant aux ressources numériques partagées, à des outils ergonomiques, aux formations adéquates, et un accès à internet de qualité médiocre.

En ouverture au débat

La France doit impérativement se fixer, pour les dix prochaines années, des objectifs ambitieux, tant en matière de résultats d’ensemble que de réduction des déterminismes sociaux. Pour y parvenir, plusieurs questions doivent être traitées :  devons-nous investir plus dans l’éducation, et comment ? comment faut-il faire évoluer l’enseignement ? comment réformer la gouvernance et le pilotage du système éducatif ?