Back to
Communiqués de presse
Publié le
Mercredi 19 Février 2020
En trente-cinq ans, le taux d’activité des 25-64 ans a augmenté de 7,2 points en France pour atteindre 80,1 % en 2018. Cette augmentation masque trois phénomènes à l’œuvre concernant la participation au marché du travail : une forte réduction des inégalités entre hommes et femmes ; chez les hommes, un creusement des inégalités entre les diplômés du supérieur et le reste de la population ; depuis la fin des années 1990, une forte augmentation du taux d’activité des seniors, quel que soit le niveau de diplôme.
Quelle influence du diplôme sur la participation au marché du travail ?

L’analyse de la participation au marché du travail se limite en général à la distinction selon le sexe et l’âge. Dans cette note, France Stratégie élargit l’analyse en incluant la distinction selon le niveau de diplôme (être ou non diplômé du supérieur), avec une double vision, rétrospective (depuis 1983) et prospective (à l’horizon 2030), ce qui permet de mettre en évidence des faits stylisés inédits sur longue période. L’analyse se restreint à la tranche d’âge 25-64 ans, car le niveau de diplôme n’est pas interprétable chez les plus jeunes dont la majorité est en formation initiale.

Cette note contient un grand nombre de résultats ; parmi les plus notables :

  • Depuis 1983, le taux d’activité de la population âgée de 25 à 64 ans a augmenté de 7,2 points pour atteindre 80,1 % en 2018. L’écart de taux d’activité entre les femmes et les hommes s’est fortement réduit, passant de 28 à 8 points. C’est notamment la conséquence de la hausse du taux d’activité des femmes, pour tous les niveaux de diplômes, alors que celui des hommes est resté stable chez les diplômés du supérieur et a baissé parmi ceux n’ayant pas dépassé le baccalauréat.

 

  • Le taux d’activité des diplômés du supérieur reste, en 2018 comme en 1983, environ de 15 points plus élevé que celui du reste de la population. Cette stabilité masque deux tendances : chez les hommes l’écart de taux d’activité entre les diplômés du supérieur et ceux n’ayant pas dépassé le baccalauréat a quasiment doublé (de 7 à 13 points). Chez les femmes cet écart a légèrement baissé (de 21 à 18 points). La réduction de l’écart s’est concentrée en seconde partie de carrière : chez les femmes de moins de 40 ans, il a en revanche augmenté.

 

  • Chez les seniors (55-64 ans), le taux d’activité a augmenté fortement pour tous les niveaux de diplôme depuis la fin des années 1990, mais reste inférieur aux autres actifs (56 % contre 88 %). L’écart entre les diplômés du supérieur et le reste de la population est toujours plus élevé que chez les 25-54 ans (près de 20 points contre 9 points).

 

  • La participation au marché du travail est maximale aux âges médians (30-49 ans) et systématiquement plus élevée chez les diplômés du supérieur. Or, en trente-cinq ans, la population d’âge actif a vieilli et l’accès aux études supérieures s’est démocratisé. Ces deux effets se sont compensés et expliquent chacun un tiers de l’évolution du taux d’activité.

 

  • Dans la décennie qui s’ouvre, ces deux effets continueraient de se compenser. L’augmentation du taux d’activité des 25-64 ans serait essentiellement due à la plus grande participation au marché du travail des seniors.