Le marché du travail français est marqué par une augmentation du nombre de transitions professionnelles depuis 30 ans. Pour aider les actifs à construire leur carrière professionnelle, il faut identifier ce qui peut faciliter leur passage d’un métier à un autre.
Sécurisation des parcours
Les compétences transversales sont un outil important à cet égard : ce sont des compétences génériques mobilisables dans diverses situations de travail. Elles sont liées à des savoirs de base ou à des compétences comportementales, cognitives ou organisationnelles. Les définir, les reconnaitre, les valoriser permet d’identifier des opportunités de mobilités professionnelles.
Pour les moins diplômés, elles revêtent un caractère essentiel. Elles agissent comme un signal permettant d’accroitre la confiance des recruteurs. Elles concourent donc à la sécurisation de leurs parcours professionnels.
Un meilleur appariement sur le marché du travail
Comme le soulignait le Réseau Emplois Compétences dans son rapport d’avril 2017, les compétences transversales sont souvent citées par les entreprises comme un critère de recrutement important. Mais celles-ci ont encore du mal à formaliser clairement leurs attentes et à objectiver ces compétences lors des entretiens d’embauche. Une meilleure définition et reconnaissance des compétences transversales peut permettre un meilleur appariement entre l’offre et la demande de travail, en diversifiant le potentiel des offres d’emploi auxquels les candidats peuvent légitimement postuler, et en donnant aux entreprises la possibilité d’élargir les profils des candidats pour une offre, au-delà du seul critère de la qualification.
Les compétences transversales facilitent les passages d’un métier à un autre
France Stratégie et Pôle emploi associent à 16 types de situations de travail à autant de compétences transversales mobilisées et ils mesurent, métier par métier, l’intensité avec laquelle les salariés sont confrontés dans leur quotidien à ces situations, donc mobilisent les compétences transversales associées.
Mieux encore, ils démontrent ensuite que les transitions professionnelles entre des métiers qui requièrent les mêmes compétences transversales sont effectivement plus fréquentes. Plus précisément, sur les 16 situations de travail identifiées, 11 contribuent significativement à augmenter les probabilités de transition entre métiers. C’est le cas tout particulièrement du type d’organisation du travail dans lequel s’insère le poste (plus ou moins grand degré d’autonomie, caractère plus ou moins formalisé des tâches à accomplir ou des objectifs à atteindre). Certaines dimensions jouent davantage sur les transitions qui s’effectuent au sein d’une même entreprise (travailler en équipe), d’autres sur les transitions d’une entreprise à l’autre (avoir à examiner de petits objets ou des détails fins, utiliser des outils informatiques).
Bien entendu, la proximité des situations de travail ne saurait à elle seule expliquer les flux de mobilité entre métiers. D’autres facteurs entrent en compte comme le domaine professionnel, ou encore la localisation géographique de certains métiers.
Au final, cette étude apporte des enseignements nouveaux, importants pour la mise en œuvre de politiques de sécurisation des parcours professionnels tout au long de la vie.
