Autres contenus HCFEA | Le rôle de la technologie dans le soutien à l’autonomie Innovation Démographie Protection sociale Le Conseil de l’âge du HCFEA a organisé fin 2020 un séminaire de travail consacré au rôle de la technologie dans le soutien à l’autonomie des personnes âgées, la question restant à ce jour abordée à la marge des réflexions jalonnant la mise en place d’un 5e risque. Publié le : 22/09/2020 Mis à jour le : 27/01/2025 La question technologique reste à ce jour abordée à la marge des réflexions jalonnant la mise en place d’un 5e risque notamment du fait de la centration légitime sur les besoins en aide humaine. Pourtant, dans un contexte de révolution numérique, la diffusion et l’appropriation de ces technologies (par les personnes, les professionnels et les collectivités territoriales) constituent des enjeux de politiques sociales très concrets, par exemple s’il faut mieux inclure la technologie aux plans d’aides APA, dégager une doctrine d’investissement public et d’accompagnement social des vecteurs technologiques de l’autonomie au niveau d’un département, ou encore concevoir différemment l’aménagement du territoire à horizon 10 / 20 ans. Dans un contexte de structuration de ce marché technologique encore assez peu engagée, et à partir d’un besoin identifié d’évaluations et d’analyses partagées, le séminaire interdisciplinaire du HCFEA a contribué à : mieux repérer la maturité des technologies et leurs usages (session I et II) ; dégager des pistes d’évolutions pour répondre aux enjeux éthiques (session III) ; dégager des points de consensus et les options à arbitrer en vue de la création d’un « centre de preuves et de ressources » (session IV). Un fil conducteur a guidé l’ensemble du séminaire : éclairer le besoin de preuves, d’évaluations ou d’analyses partagées des technologies de l’âge, un « centre de preuves » étant actuellement en voie de préfiguration à la CNSA. Plusieurs enseignements se sont dégagés. Les technologies de l’âge se développent dans de nombreux pays autour de trois types d’usages : la prévention des chutes et des risques, d’autant plus intéressante quand elle intègre une refonte plus globale du système de soin et d’intégration avec le médicosocial ; le déplacement des incidences des limitations fonctionnelles ; la facilitation de l’accès à des services génériques ou du développement d’activités sociales, culturelles et de relations humaines, qui s’inscrit dans une tendance à la plateformisation. Ces technologies ont néanmoins des maturités très différentes (voir tableau 1, p. 7). Les plus utilisées restant aujourd’hui des applications sur mobiles et du numérique. Elles sont souvent moyennement sophistiquées. Même quand ils sont fiables et innovants, les produits ne sont pas toujours assez pertinents en condition de vie réelle. Alors que les seniors ne sont pas technophobes, le design de solutions « en écosystème », intégrant santé, habitat, mobilités, urbanisme et aménagements du territoire reste à écrire. À ce stade, on ne peut pas parler d’un retard de la France. Néanmoins plusieurs pays semblent à la veille d’une montée en puissance orchestrée. Dans ce cadre, il manque à ce jour un portage interministériel suffisant pour favoriser des partenariats technologiques (recherche, industrie, medicosocial) autour de l’âge, plus développés et à visée exportatrice. Cela devrait aller de pair avec le développement des « infrastructures » de recherche facilitant les expérimentations (démonstrateurs, etc.) en amont et le recrutement plus aisé de cohortes par les équipes de recherche dans le champ de l’âge. Également, les équipements numériques permettant un partage, voire une utilisation des données en vue de suivi médical sécurisé, et une continuité des parcours entre les services gériatriques hospitaliers et le retour à la maison ou en Ephad doivent être mis en place. Ensuite, des pistes se dégagent pour adapter le cadre normatif et répondre aux enjeux éthiques des développements en domotique et numérique à partir d’un socle de droits essentiels de la personne : consacrer le droit à la vie privée et à l’auto-information ; passer du recueil préalable de consentement à un droit de l’assentiment en cas de troubles cognitifs ; à l’instar des pratiques utilisées dans le domaine pénal, développer un rôle pour le juge des libertés dans certains usages sur « l’aller et le venir » nécessitant un consentement ou des alternatives (bracelet des géolocalisations) ; mieux cadrer le champ du partage des données (risques démultipliés de levée du secret médical et de ruptures des intimités dans le cadre de l’IOT qui étend l’accès à des données autrefois sous la responsabilité des médecins, sachant que le sous- équipement à l’hôpital favorise des suivis improvisés hors cadre éthique) ; pouvoir évaluer l’apport des solutions technologiques par rapport à l’existant et pas uniquement « dans l’absolu » ; favoriser un accès moins inégalitaire aux technologies notamment en intégrant des prestations de maintenance et de hot line des technologies et le développement des locations et du partage d’usage. Des accompagnements humains et une ingénierie sociale dans les lieux du quotidien des personnes âgées doit être organisé, sachant par ailleurs, que la fin de l’exclusion numérique n’est pas dissociable d’un fort rattrapage de l’équipement numérique à l’hôpital. On le voit le centre de preuves ou de ressources ne lèvera pas seul tous les verrous, mais il est une pièce importante pour favoriser une meilleure appropriation des produits par les professionnels de première ligne et les usagers, et contribuer à une maturation et dynamique éthique du marché. Un consensus s’est dégagé sur certaines de ses fonctions. Il s’agit a minima de prévoir un centre capable de mutualiser au niveau national des retours d’expériences « consolidés » dans l’usage des technologies en appui sur le réseau des livings labs, les gérontopôles, et autres lieux d’objectivation dans les territoires, et de développer des critères et méthodologies d’évaluation multidimensionnelles et partagés au niveau national. D’autres options restent à arbitrer. Elles convoquent deux séries de pistes de nature distincte : des appuis au terrain pour favoriser l’appropriation des usages pertinents médiée par des tiers de confiance et des appuis aux industriels et investisseurs pour contribuer à la structuration d’une filière insuffisamment mature au stade actuel (opérateur de place de marché pour favoriser l’émergence de bouquets de service, développement d’outils d’évaluations socioéconomiques, sélection technologique des conseils départementaux, structuration d’ un réseau de recrutement et coordination d’expérimentation). Les modalités de déconcentration de la mise en œuvre du centre seront également à étudier... Pour aller plus loin Télécharger la synthèse complète du séminaire PDF - 380.4 Ko Télécharger les actes du séminaire PDF - 1 095.2 Ko Partager la page Partager sur Facebook - nouvelle fenêtre Partager sur Twitter - nouvelle fenêtre Partager sur Linked In - nouvelle fenêtre Partager par email - nouvelle fenêtre Copier le lien dans le presse-papier Pour aller plus loin HCFiPS | Mieux concilier production et redistribution Le HCFiPS a été missionné par la Première Ministre, Elisabeth BORNE, en juin 2023 pour travailler sur les relations entre le systè... Protection sociale Haut Conseil du financement de la protection sociale 06 février 2025 Datagora | Quelle mixité sociale en France ? À votre avis, où vivent les cadres ? Et les ouvriers ? Résident-ils toujours au même endroit qu’il y a un demi-siècle ? Les populations sont-elles plus ou moins mélangées qu’avant ? On a la réponse. 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