Ma réaction porte sur l’attractivité, les avantages comparatifs de la France. La France est présentée comme pouvoir profiter de la vague mondiale d’innovation, pouvant de ce fait obtenir entre 1,5% et 2% par an de croissance potentielle, disposant d’une main-d’œuvre bien formée attractive pour les investisseurs étrangers, capacité à croître grâce aux services. Cette vue me paraît extraordinairement optimiste.
1. On s’aperçoit d’abord que le progrès technique a pratiquement disparu en France, qu’il s’agisse d’innovations réalisées en France ou importées et incorporées dans la gamme de produits, dans les processus de production. La productivité du travail par tête n’a augmenté que de 0,7% par an en moyenne depuis 1996 (graphique 1).
2. La productivité globale des facteurs, c’est-à-dire la productivité de l’ensemble du capital et du travail, est en 2013 au niveau de 1998 (graphique 2).
Compte tenu des évolutions démographiques (recul de 0,2% par an en moyenne de la population de 20 à 60 ans sur les 10 prochaines années), ceci conduirait à une croissance potentielle de 0,5% par an. Mais on peut espérer une hausse du taux d’emploi, c’est-à-dire de la proportion de la population en âge de travailler qui a un emploi, pour des raisons à la fois cycliques (sortie de récession) et structurelles (hausse du taux d’emploi des salariés de 55 à 64 ans, avec les réformes des retraites).