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Point de vue
Publié le
Mardi 26 Mai 2015
Une tribune de David Marguerit publiée sur le Huffingtonpost.fr
Santé

En l'absence de stratégie globale, la France peine à se positionner sur le marché du tourisme médical. En 2013, un peu moins de 10 000 patients non résidents sont venus en France pour bénéficier d'une opération programmée, alors que le marché mondial s'élèverait à plusieurs millions de personnes par an.

Entre 2007 et 2012, le nombre de patients se rendant chaque année à l'étranger pour recevoir des soins de santé aurait doublé ; il atteindrait près de 7 millions rien que pour les opérations chirurgicales. Ce marché représente environ 60 milliards de dollars et connaîtra une croissance soutenue dans les années à venir. L'accueil de patients non résidents en France est une manière d'élargir le socle de compétitivité et de diversifier les sources de financement de ses hôpitaux publics.

Plusieurs facteurs freinent le développement de ce secteur dont les retombées pour la France n'ont pas été précisément évaluées. Par exemple, des réticences ont été émises par les professionnels de santé et ont trouvé un certain écho dans la presse. De plus, les Français sont attachés à leur service de santé fondé sur un égal accès aux soins et ils ne voient pas la santé comme un bien commercial. Par ailleurs, si le développement de l'accueil de patients non résidents n'est pas suffisamment encadré et organisé, celui-ci peut créer un système à double vitesse favorisant l'accès aux soins des patients non résidents prêts à payer davantage. Pour éviter cela, les établissements de soins doivent avant toute prise en charge d'un patient non résident lui stipuler l'incapacité pour celui-ci de bénéficier d'un traitement de faveur. Cela peut passer par une rencontre entre le patient non résident et le médecin afin qu'il lui explique ses droits et ses devoirs.

Un afflux massif de patients non résidents peut également entraîner une augmentation du temps d'attente pour la prise en charge des assurés sociaux français. Pour éviter cela, les hôpitaux doivent avoir suffisamment de lits disponibles pour répondre à la fois aux besoins des assurés sociaux et des patients non résidents.

Il faut également que les hôpitaux soit concurrentiels par rapport à leurs homologues étrangers déjà en place sur le marché. Cela passe par la possibilité d'avoir des chambres individuelles ou de recourir à du personnel capable de communiquer dans la langue maternelle du patient non résident. Les hôpitaux doivent avoir les moyens de créer des services dédiés à la conquête de parts de marché à l'international, de réaliser des devis dans des délais très courts, de fournir toutes les informations nécessaires aux patients non résidents (obtention d'un visa, transport pour se rendre à l'hôpital, conciergerie, etc.) et de les suivre avant et après l'acte médical.

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