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Note d'analyse
Publié le
Mardi 01 Mars 2016
Les objectifs de l’ouverture de l’offre de transport par autocars étaient d’accroître la mobilité pour les plus jeunes et les voyageurs les plus sensibles au prix des transports et de développer de nouvelles offres sur les liaisons les plus fréquentées et sur celles mal desservies par les autres modes de transports collectifs. Six mois après la promulgation de la loi, que peut-on dire du développement de l’offre de voyages interurbains par autocars ?
autocars

La loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques du 6 août 2015 autorise les autocaristes à offrir, de leur propre initiative, des services réguliers de transports interurbains pour des trajets supérieurs à 100 km. L’objectif était d’accroître la mobilité des jeunes et des voyageurs les plus sensibles au prix des transports, et de développer de nouvelles offres sur les liaisons les plus fréquentées et sur celles mal desservies par les autres modes de transports collectifs. Six mois après la promulgation de la loi, quel bilan peut-on en tirer ?

Sur la base des données fournies par les compagnies d’autocar, 1 300 emplois directs auraient été créés et environ 1,5 million de passagers transportés (soit l’équivalent de 1,9 % du nombre de passagers des grandes lignes de la SNCF). Au-delà de ces chiffres agrégés, une cartographie du réseau à l’hiver 2015-2016 ainsi que des relevés de prix sur plusieurs parcours permettent d’identifier plusieurs points saillants.

Le réseau semble se développer à un rythme rapide, comparable à ce qui a été observé en Allemagne après la libéralisation en janvier 2013. On dénombre environ 734 paires de villes sur le territoire métropolitain français reliées par une desserte directe (sans changement d’autocar) en dehors des liaisons d’initiative publique. Deux ans après la libéralisation, il y avait en Allemagne 911 paires de villes desservies.

Le secteur compte sept acteurs principaux qui se concurrencent sur les prix et la fréquence quotidienne des trajets (sur les lignes les plus concurrentielles). Compte tenu des prix et des durées de trajet observés, les autocars paraissent davantage en concurrence avec le covoiturage ou la voiture personnelle qu’avec les services ferroviaires. D’après nos relevés, le prix moyen au kilomètre d’un trajet en bus (4,5 centimes) est presque toujours inférieur à celui du covoiturage (de l’ordre de 6 centimes) et toujours bien en deçà du prix minimal d’un trajet similaire en train (10 centimes pour les billets les moins chers accessibles à tous). À moyen terme, il est possible que s’opèrent des fusions entre compagnies de bus, comme cela été observé en Allemagne ou dans les autres pays ayant libéralisé ce secteur avant la France.

Paires de villes desservies par un trajet (sans changement) en autocar et intensité de la concurrence (hiver 2015-2016)

graphique-na-44-autocars.jpg
Type d'image: 
Libre

graphique-na-44-autocars.jpg, par fcausse

Lecture : 447 paires de villes ne sont desservies que par 1 compagnie d’autocar, 8 paires de villes sont desservies par 6 des 7 principales compagnies d’autocar présentes sur le marché.

Source : France Stratégie, à partir de données recueillies sur les sites internet des compagnies et des comparateurs de prix.

Auteurs

Anne Epaulard
Loïck Guilleminot

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