Back to
Actualités
Publié le
Dimanche 29 Septembre 2013
Contribution au programme de travail de la Plateforme RSE, par Patricia Crifo (Université Paris Ouest Nanterre, École Polytechnique)
RSE

Depuis maintenant deux décennies, les entreprises déploient des ressources croissantes pour être ou apparaître comme responsables sur le plan environnemental et social. En 2010, en incluant les informations contenues dans les rapports annuels d’activité, c’est 95 % (contre 64 % en 2005) des 250 plus grandes entreprises américaines et 64 % (contre 41 % en 2005) des 100 plus grandes entreprises dans les pays industrialisés qui ont communiqué sur leur politique RSE (KPMG, 2011). Pour la Commission européenne, la RSE se définit comme le fait « non seulement de satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi d’aller au-delà et d’investir davantage dans le capital humain, l'environnement et les relations avec les parties prenantes ». Cette définition souligne la nécessaire « additionalité » de la RSE : il s’agit pour les entreprises de faire plus que le respect des contraintes réglementaires qui s’imposent à elles, par des démarches volontaires.

La RSE soulève de nombreuses questions à l’agenda du programme de travail de la plateforme RSE.

Si l’on a coutume de grouper les différentes dimensions de la RSE en trois piliers dits ESG (environnement, social et gouvernance), d’une pratique à l’autre, la motivation de l’entreprise peut être très variée. Une question clé est donc d’identifier pourquoi les entreprises ont intérêt à s’engager volontairement à aller au-delà de la réglementation en déployant des stratégies RSE. De ce point de vue les économistes distinguent trois types de stratégies mises en œuvre par les entreprises, correspondant à trois déterminants économiques de la RSE : réduire ses impacts négatifs sur la société et contribuer à l’intérêt général (théorie des externalités et biens publics); développer un positionnement concurrentiel d’entreprise responsable en évitant le greenwashing (théorie de la différentiation des produits) ; et répondre à une demande interne à l’entreprise de la part des actionnaires, des salariés ou des administrateurs (théorie des contrats incomplets).

Une seconde question clé est d’identifier comment les firmes peuvent réussir à la fois sur les plans financiers et extra-financiers. Un élément important de ce point de vue consiste à appréhender correctement le caractère multi-dimensionnel de la RSE. Toutes les dimensions sont-elles équivalentes ? Existe-t-il des synergies ou des arbitrages nécessaires entre les différentes composantes ? Autrement dit quelle cohérence entre les pratiques et quel impact sur la compétitivité en escompter ?

Tous nos travaux sur  :