Back to
Actualités
Publié le
Lundi 14 Avril 2014
Socialisation des enfants et des adolescents – Commission enfance et adolescence 08/04/2014
Calendrier de travail de la commission enfance et adolescence

L’objectif de cette séance est de répondre à la question suivante : Quelles politiques publiques (objectifs – actions - acteurs) promouvoir, pour favoriser une socialisation qui contribue au développement complet de l’enfant ? (apprentissages, autonomie, santé, bien-être, lien social).

Tant le terme est large et imprécis, il convient tout d’abord de définir les champs de la « socialisation » auxquels notre commission accordera une attention particulière. La socialisation désigne le processus par lequel l’enfant, afin de devenir autonome, s’approprie, à travers les interactions qu’il noue avec ses proches, les normes, valeurs et rôles qui régissent le fonctionnement de la vie en société.

Ces interactions couvrent alors tout le champ de la vie d’un individu, ses relations à « l’autre » - qu’elles passent par un contact direct ou virtuel - étant omniprésentes.

Du côté des stratégies nationales pour l’enfance, on observe que la socialisation, en tant que problématique spécifique, est abordée de façon non systématique, surtout en ce qui concerne l’adolescence.

Cette socialisation, comprise comme catégorie à part de l’éducation, est le plus souvent considérée sous un volet « relations sociales » (dont un volet citoyenneté) ou/et « relations interpersonnelles et familiales » (avec les pairs, les parents etc.).

Au niveau international, c’est l’enquête Health Behavior in School-aged Children Survey (HBSC) qui fournit le plus d’éléments à propos des relations interpersonnelles, des modes de socialisation et de construction de l’individu, de la citoyenneté ou de l’insertion sociale.

Ces informations concernent les enfants âgés de 11, 13, et 15 ans. Dans les institutions européennes (Conseil de l’Europe et Commission européenne), de nombreux éléments associés à la socialisation ont une place importante. On s’intéresse par exemple à la promotion de la participation des enfants à la vie sociale sur le plan des loisirs et de la participation citoyenne .

Du côté de l’OCDE, la socialisation est approchée de façon plus limitée par des indicateurs concernant la qualité de la vie scolaire, le taux de suicide, l’activité physique, ou les comportements à risques comme la consommation d’alcool et/ou de tabac.

Au vu des autres sujets traités par notre commission, de l’importance du bon développement des enfants et des adolescents, et des possibilités d’actions pour les pouvoirs publics, certains moments et aspects privilégiés de ces « relations à l’autre » méritent sans doute que l’on s’y attarde particulièrement. À ce propos, l’école apparaît souvent, avec la famille, le lieu privilégié de cette socialisation ; c’est de moins en moins vrai une fois entré dans l’adolescence.

La séance consacrée à l’école s’étant attardée largement sur le sujet du bien-être et le bon développement à l’école, et notamment dans les apprentissages, nous avons choisi ici de ne pas nous intéresser spécifiquement à l’école, même si nous ne pouvons pas complètement l’exclure (rapports avec les autres, solitude, isolement, voire violence, coupure/non coupure avec les activités de loisirs , coupure/non coupure avec les amis ou camarades de classe, etc.). Si les liens amicaux et sentimentaux relèvent a priori de la sphère intime, ils prennent place dans divers champs d’activités (liés au temps libre, notamment) et déterminent une part significative des inégalités de destins entre enfants :

  • en quoi les pouvoirs publics doivent ou peuvent-ils intervenir dans ces champs pour favoriser le bon développement de tous les enfants (donner les mêmes chances à tous, permettre à tous les talents de s’exprimer, favoriser l’autonomie, prévenir les risques, etc.) ?
  • Qu’en est-il encore des tensions rencontrées dans les relations avec les parents ?
  • Quel soutien apporter à ces derniers ?

Cette socialisation, dans les premières années de la vie, passe évidemment et avant tout par le lien aux parents, mais aussi pour beaucoup d’enfants par les relations avec les personnes en charge de les accueillir dans les services d’accueil du jeune enfant : crèches, nourrices, assistantes maternelles etc.

 

Avec les mutations numériques du champ culturel, le temps consacré à l’usage de TIC - « chat », téléphone, réseaux sociaux, dans le domicile familial (chambre) ou dans l’espace public (transports, rue) -, qui permet de se situer par rapport à certaines normes et pratiques (accès à des contenus audio-visuels sur internet, types de discussion entre pairs), est par exemple central dans ce processus de socialisation (et nouveau par rapport aux anciennes générations).

Partie prenante de la vie des enfants et surtout des adolescents, les TIC peuvent certes être un aspect de lien social positif et de développement de soi, mais aussi être problématiques (exposition à des contenus non adaptés, harcèlement etc.). La construction d’un engagement civique et citoyen est par ailleurs un aspect essentiel de l’accès progressif à l’autonomie : on devient « citoyen » entre autres au travers d’activités bénévoles ou d’activités d’apprentissage de la démocratie.

Peu abordée par les stratégies pour l’enfance à l’étranger, la question du travail des adolescents (début de la vie professionnelle, apprentissage, stage, « jobs » occasionnels pour gagner de l’argent de poche ou financer ses études) mérite également d’être abordée, ces expériences pouvant, ou non, s’inscrire dans un développement harmonieux de l’adolescent. Précisons par ailleurs que des difficultés rencontrées dans la plupart de ces cadres spécifiques de socialisation peuvent avoir des conséquences sur la santé des enfants et des adolescents.

Un manque de pratique sportive, ou au contraire une pratique trop intense, nuira évidemment à la santé physique ou mentale, brimant le bon développement. Il en va de même pour la solitude, le rejet, le harcèlement, le fait d’être exposé à des violences intraconjugales, etc.

Or les éléments liés à la santé mentale sont peu abordés dans les stratégies et politiques pour l’enfance. On a par ailleurs peu accès aux risques associés aux parents (drogue, alcool, troubles psychiques, violences conjugales) qui permettraient d’analyser l’impact de l’environnement familial sur l’enfant . D’un autre côté, l’état de santé des enfants (de même que celui des parents) a des effets sur cette socialisation. Être en situation de handicap ou être atteint d’une affection de longue durée influe sur la scolarisation, sur les liens affectifs et amicaux, sur les activités de loisir, sur l’autonomisation, etc.

Tous nos travaux sur  :