L’innovation crée des emplois. Elle en détruit aussi. Moteur de l’apparition de nouveaux produits ou services, de nouveaux procédés de production ou de travail, l’innovation rebat les cartes : elle déstabilise l’organisation productive existante et accélère la disparition de certains secteurs ou emplois. Ce faisant, elle fait émerger de nouveaux pans de l’économie et accroît son potentiel productif.
L’innovation est plus que jamais capitale pour retrouver une croissance dynamique et prospérer dans une économie mondiale fortement concurrentielle. Pourtant, si les deux premières révolutions industrielles ont été pourvoyeuses d’emplois, le potentiel de création d’emplois de la révolution du numérique qui se poursuit et s’amplifie d’année en année est plus discuté.
Dans le contexte actuel, quelles conséquences attendre de l’innovation sur le niveau d’emploi, sur la structure et la qualité de l’emploi ? Quelles implications pour les salariés, leurs employeurs et les pouvoirs publics ? Tel est le thème que le COE a retenu pour son colloque annuel.
Concernant les liens entre innovation et emploi, un grand nombre de questions se posent : les emplois détruits à court terme par les innovations sont-ils compensés par ceux créés à court, moyen et long terme ? Les conséquences sur l’emploi sont-elles les mêmes pour tous les types d’innovation, notamment pour les innovations numériques dont certains affirment qu’elles produisent plus de valeur que d’emplois ? Quel est l’impact de la concurrence mondiale et d’un commerce international en expansion sur la localisation et la nature des emplois ? Quels sont les effets de l’innovation sur la structure de l’emploi et sur les inégalités ? L’innovation favorise-t-elle une polarisation du marché du travail ? Bénéficie-t-elle uniquement aux emplois très qualifiés ? Dans quels secteurs ? Quels enjeux soulève l’innovation pour les salariés et les entreprises en termes de conditions de travail, de compétences, de mobilité ? Notre système de formation est-il adapté ? Quelles sont les réponses des pouvoirs publics ?
Des économistes, des philosophes et sociologues, des décideurs publics, des entrepreneurs et les partenaires sociaux répondront à ces questions. Des témoignages de créateurs d’entreprises innovantes enrichiront les débats. Une enquête COE/BVA destinée à connaître la perception des salariés sur les conséquences de l’innovation sur l’emploi et sur le contenu de leur travail sera présentée dans le cadre de ce colloque.
En partenariat avec :
Inscription gratuite en ligne
PROGRAMME
13h30 – Accueil des participants
14h15 – Ouverture par Marie Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi
14h30 à 15h45
PREMIÈRE TABLE RONDE
Quel impact de l’innovation sur la création d’emploi ? Sur la structure et la qualité de l’emploi ?
Animateur : Étienne Lefebvre, rédacteur en chef "International, politique et économie générale", les Échos
Participants :
Françoise Bouygard, directrice de la DARES
Nathalie Greenan, directrice de l’unité de recherche « dynamique des organisations et du travail » au CEE
Dominique Guellec, chef de la Division des politiques d’innovation à l’OCDE
Marco Vivarelli, professeur d’économie, Università Cattolica, Milano
15h45 à 16h00 : Pause
16h00 – Intervention de Luc Ferry, philosophe, ancien Ministre
16h30 à 17h45
DEUXIÈME TABLE RONDE
Quels enjeux pour les salariés et les entreprises ? Comment améliorer les politiques publiques pour faire de l’innovation un levier pour l’emploi ?
Présentation de l’enquête COE/BVA « L’impact de l’innovation sur l’emploi vu par les salariés du privé »
Animateur : Derek Perrotte, journaliste "Emploi et social", Les Échos
Participants :
Jean Agulhon, directeur des Ressources Humaines France, Renault (sous réserve)
Philippe Askenazy, directeur de recherche au CNRS
Stéphane Distinguin, fondateur de FABERNOVEL, président de Cap Digital
Emmanuelle Wargon, déléguée générale à l’emploi et à la formation professionnelle
Adélaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA Opinion
17h45 – Clôture
avec le soutien de France Stratégie