Les Jéco sont un évènement national annuel grand public qui permet aux citoyens de mieux comprendre les enjeux économiques de leur vie quotidienne et les aide à interpréter les grandes mutations économiques et sociales du monde actuel.
Pendant trois jours les participants pourront assister aux conférences, débats, rencontres, consacrés à l’économie ! Cet évènement est entièrement gratuit et accessible à tous après inscription sur le site internet des Jéco.
Programme des contributions de France Stratégie :
Organisé par France Stratégie :
Mobilités sociales : quels obstacles ? quels leviers ?
Alors que la mobilité sociale est au cœur du projet méritocratique, les Français n’ont plus confiance dans la capacité de promotion de leur modèle social. Le thème de la « panne de l’ascenseur social » revient ainsi régulièrement dans le débat public depuis une quinzaine d’années. L’étude de la mobilité sociale entre 1977 et 2003[1] montre qu’en réalité la société française est devenue plus fluide. Cependant, la part des trajectoires ascendantes n’a que faiblement augmenté, contrairement aux trajectoires descendantes, avec un déclassement plus fréquemment constaté depuis 1985. En particulier, l’augmentation du chômage des jeunes, y compris pour les jeunes diplômés, alimente une remise en cause du système éducatif, de sa capacité à remplir son rôle d’ « ascenseur social » et de sa fonction de correcteur des inégalités.
Le système scolaire est évalué aujourd’hui comme plus inégalitaire que dans les années 2000 et les enquêtes PISA 2012 montrent que l’incidence du milieu économique sur les résultats scolaires est plus importante en France que dans de nombreux pays de l’OCDE, y compris en Allemagne, en Suède et au Royaume-Uni pour prendre trois modèles européens assez différents. Dès l’école primaire, les performances scolaires sont fortement corrélées au milieu social et ces inégalités se renforcent tout au long de la scolarité, accentuées par les choix d’orientation dès le collège. Enfin, la ségrégation sociale se traduit par une forte ségrégation scolaire, accrue par la sélectivité sociale des choix scolaires des familles de classes supérieures.
Si les enfants de catégories populaires sont les premiers à avoir bénéficié de la démocratisation scolaire, celle-ci n’a pour autant pas suffi à permettre l’égalité des chances. On parle ainsi de « démocratisation ségrégative ». Pour que la promesse d’égalité républicaine soit effective, il faudrait réformer le système scolaire. La faible mobilité sociale pose aussi un problème de compétitivité en France. Depuis 1995, la progression de l’accès au bac, pour atteindre l’objectif de 80% d’une classe d’âge, s’est faite essentiellement par la progression des bacheliers professionnels alors que la proportion de bacheliers généraux a légèrement régressé. Ce sont pourtant les bacheliers professionnels et techniques qui rencontrent la plus forte croissance du taux de chômage, signe d’une mauvaise adéquation entre formation et marché du travail. A l’inverse, certains secteurs en expansion qui ont besoin de main d’œuvre qualifiée, comme le numérique, risquent d’avoir des difficultés pour trouver suffisamment de diplômés dans les prochaines années.
Devant ce constat, quels leviers activer ? Quelle responsabilité attribuer au contexte économique, de faible croissance et faible création d’emplois stables ? Quels effets du système éducatif ? Faut-il réformer le modèle de gestion, les pratiques d’enseignements ou les politiques pour la mixité sociale ? Sur ces sujets, la littérature économique et sociologique est profuse, mais se heurte à la difficulté de distinguer les effets purs du système éducatif sur les performances des élèves. Pour séparer l’effet de l’environnement social et familial, de la qualité de l’école, des pratiques pédagogiques et des compétences individuelles, les économistes utilisent des expérimentations, naturelles ou contrôlées, qui sont encore trop peu nombreuses en France. Enfin, dans un contexte de baisse des dépenses publiques, comment prioriser les chantiers de réforme?
Participants
Simone Bonnafous, Directrice générale pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle, Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Francis Kramarz, Directeur du Centre de Recherche en Economie et Statistique (CREST)
Jean Pisani-Ferry, Commissaire général de France Stratégie
Christine Thiebot, Proviseure du Lycée Jacques Brel (La Courneuve)
Louis-André Vallet, Directeur de recherche au CNRS
[1] A partir des enquêtes Formation et qualification professionnelle (Vallet, 2014)
- Informations pratiques :
Horaire : Jeudi 13 novembre - 17h00 - 18h30
Lieu : Rameau - 29, rue de la Martiniere - 69001 Lyon
Accès : Métro : Lignes : A et C - arrêt Hôtel de Ville ; Bus : Lignes : C13 – C14 – C18 arrêt Tobie Robatel
Informations disponible sur le site des Jéco
Avec la participation de France Stratégie :
Si la croissance s'arrête, comment changer la société ?
- Intervenants :
Patrick Artus Chef économiste de Natixis et Professeur d’économie à la Sorbonne, Université Paris 1.
Clara Gaymard, Vice-Présidente GE International, Présidente et CEO de GE France, Présidente de l’AmCham France
Kevin O'Rourke, Chichele Professor of Economic History au All Souls College, Oxford
Thierry Pech, Directeur Général de Terra Nova
Jean Pisani-Ferry Commissaire général à la stratégie et à la prospective
On observe dans pratiquement tous les pays de l’OCDE un ralentissement continuel des gains de productivité et de la productivité globale des facteurs. A quoi l’attribuer ? A l’inefficacité croissante de la Recherche-Développement (bien documentée dans la pharmacie, l’électronique) ? A l’inadéquation des compétences de la population active ? Au fait qu’Internet n’est pas une innovation majeure ? Aux inégalités de revenu ? Si la croissance de moyen terme reste effectivement faible (qu’on le souhaite ou pas), alors il faut repenser l’organisation de la société : comment financer les retraites avec le vieillissement ? Comment financer les dépenses de santé qui naturellement croissent rapidement ? Comment éviter les conflits pour l’accaparement d’un revenu faible entre jeunes et vieux, qualifiés et non qualifiés, salariés des secteurs restant en croissance plus forte et les autres ?
- Informations pratiques :
Horaire : Jeudi 13 novembre - 15h00 - 16h30
Lieu : Bourse du travail - 205, Place Guichard - 69003 Lyon
Accès : Métro : Lignes : B arrêt Place Guichard ; Bus :Lignes : C13 – C14 arrêt Saxe – Préfecture ; Tram : Lignes : T1, arrêt Saxe – Préfecture
Informations disponibles sur le site des Jéco
Avec la participation de France Stratégie :
Le renouveau de l'État providence
- Intervenants :
Brigitte Dormont, Professeur de sciences économiques (PSL, Université Paris Dauphine ) et membre du Conseil d’analyse économique
Nicolas Duvoux, Maître de conférences en sociologie à l'Université Paris Descartes
Eloi Laurent, Economiste senior au département Etudes de l'OFCE
Jean Pisani-Ferry, Commissaire général à la stratégie et à la prospective, France Stratégie
L'Etat Providence est, en France, presque toujours considéré sous l'angle de sa crise, et même de ses crises : crise de financement, crise de légitimité, crise d'efficacité. Cette conférence propose de dépasser la fausse évidence de la "crise de l'Etat providence" pour poser la question de son renouveau et donc de son avenir : renouveau lié à la redéfinition des stratégies économiques de développement, aux évolutions démographiques, à l'accroissement des inégalités sociales et à l'aggravation des crises écologiques.
- Informations pratiques :
Horaire : Vendredi 14 novembre - 18h00 - 20h00
Lieu : Bourse du travail - 205, Place Guichard - 69003 Lyon
Accès : Métro : Lignes : B arrêt Place Guichard ; Bus :Lignes : C13 – C14 arrêt Saxe – Préfecture ; Tram :Lignes : T1, arrêt Saxe – Préfecture
Informations disponibles sur le site des Jéco
Avec la participation de France Stratégie :
Silver économie, retraite dorée ?
- Intervenants :
Michèle Debonneuil Inspecteur général des Finances
Jean-Paul Nicolaï Chef du département Économie-Finance, France Stratégie
Fabien Verdier
Alain Villemeur Ingénieur, Economiste et Essayiste
- Informations pratiques :
Horaire :Jeudi 13 novembre - 15h00 - 16h30
Lieu : Centre culturel Saint-Marc - 10, rue Sainte Hélène - 69002 Lyon
Accès : Métro : Lignes : A - arrêt Ampère ; Tram : Lignes : T1 arrêt Perrache
Informations disponibles sur le site des Jéco
Avec la participation de France Stratégie :
Comment la crise a changé les migrations européennes ?
- Intervenants :
Jean-Christophe Dumont Chef de la Division des migrations internationales de l’OCDE
Antonio Izquierdo Professeur de sociologie à l'université de la Corogne
Cécile Jolly Chargée de mission, département Travail-Emploi, France Stratégie
Lionel Ragot Professeur d’économie à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense et conseiller scientifique au Cepii
La crise économique que traversent un certain nombre de pays européens depuis 2007/08 a un impact direct sur l’importance et la composition des flux migratoires. Certains pays qui avaient accueilli un grand nombre d’immigrés au début des années 2000 (Espagne, Italie, Portugal, Irlande) enregistrent une forte baisse de l’immigration de travail et une résurgence de l’émigration. Ces pays doivent également faire face à la persistance des migrations humanitaires, alimentées par les conflits régionaux, et à l’augmentation progressive des migrations familiales. Ils voient aussi se développer une paupérisation rapide des ménages immigrés, sans doute encore plus marquée que lors du second choc pétrolier. Dans d’autres pays européens, à l’instar de la France ou du Royaume-Uni mais également des Pays-Bas ou de la Suisse, les effets de l’élargissement de l’UE et/ou la détérioration de la situation économique, contribuent à alimenter les sentiments anti-immigrés et les velléités de renforcement des contrôles sur les flux migratoires. A l’inverse, en Allemagne, le débat sur les migrations a pris une nouvelle tournure et les flux ont fortement augmenté, notamment en provenance d’autres pays européens les plus touchés par la crise. Une nouvelle carte des migrations internationales se dessine donc en Europe avec des situations de plus en plus contrastées. Dans cette session seront présentées et discutées les principales tendances des migrations en France et en Europe au regard de la crise économique. Les intervenants essaieront de tirer les leçons des crises passées pour éclairer la situation actuelle, notamment en terme de politiques migratoire et d’intégration. Ils proposeront leur analyse sur le futur des migrations en Europe.
- Informations pratiques :
Horaire : Vendredi 14 novembre - 14h00 - 15h30
Lieu : Rameau - 29, rue de la Martiniere - 69001 Lyon
Accès : Métro : Lignes : A et C - arrêt Hôtel de Ville ; Bus : Lignes : C13 – C14 – C18 arrêt Tobie Robatel