Autres contenus
Renforcer le pouvoir limité de l’Europe – par Jean Pisani-Ferry
Les résultats des élections parlementaires européennes du 25 mai sont aussi déconcertants qu’ils sont choquants. Aucune théorie ne permet en effet d’expliquer les différents résultats nationaux.
Publié le : 04/06/2014
Mis à jour le : 15/11/2024

En Allemagne, où les politiques d’assistance financière de l’Union européenne et les initiatives de la BCE ont suscité une profonde controverse, la campagne électorale s’est révélée remarquablement terne et consensuelle. En revanche, en France où ni les unes ni les autres n’ont fait l’objet de débat au moment de la crise, elle a tourné autour des thèmes des eurosceptiques.
Ni les variables économiques de type croissance du PIB, ni les variables sociales telles que le chômage ne peuvent expliquer pourquoi l’Italie a voté en masse pour le Parti démocrate de centre-gauche du Premier ministre Matteo Renzi, alors que la France mettait en tête le Front National.
Au sein des pays excédentaires, les eurosceptiques se sont révélés puissants en Autriche, mais pas en Allemagne. Parmi les pays déficitaires, la Grèce s’est tournée vers la coalition d’extrême gauche Syriza d’Alexis Tsipras, tandis que les anciennes forces politiques dominantes, les partis Nouvelle Démocratie et Pasok, réunissaient ensemble moins d’un tiers du vote populaire. Au Portugal, en revanche, la domination des partis traditionnels s’est maintenue.
Plus l’on se penche sur les chiffres, et plus ils apparaissent déroutants. Selon l’historien Harold James, ce n’est pas par hasard que la droite nationaliste est la plus forte dans les deux États de l’UE qui restent hantés par leur héritage impérial, la France et le Royaume-Uni. Peut-être. Mais alors quid du Danemark, au sein duquel la droite anti-UE l’a emporté haut la main ?
L’Europe a presque partout été au centre des débats politiques les plus importants de ces dernières années : ceux qui ont porté sur la réponse à la crise financière, l’orientation des politiques budgétaires, et les initiatives de sauvetage de la zone euro. Ces élections auraient pu donner l’occasion débat, d’un bilan et d’une sanction populaire sur ce qui a été fait depuis cinq ans. Mais d’un pays à l’autre, ce n’est pas le même débat.
[...]
Lire la suite sur latribune.fr
- Traduit de l’anglais par Martin Morel
- Copyright: Project Syndicate, 2014. www.project-syndicate.org

Ancien commissaire général de France Stratégie, ancien auteur
Auteur
Pour aller plus loin
Conférence | Comment relancer la productivité en France et en Europe ?
À l'occasion de la sortie du nouveau rapport du Conseil national de productivité, le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan, proposait une conférence de haut niveau pour éclairer cet enjeu crucial pour notre économi...
26 mai 2025
HCP | Reconquête de l’appareil productif : la bataille du commerce extérieur
Le travail que présente aujourd’hui le Haut-commissariat au Plan sur notre commerce extérieur n’est pas autre chose qu’un refus de...
Haut-Commissariat au Plan
07 décembre 2021
France : une embellie économique durable ?
Présentation de l’étude OCDE France 2017 par Peter JARRETT, chef de division, et Antoine GOUJARD, senior économiste, département des Affaires économiques de l’OCDE ; Nicola BRANDT, cheffe du bureau France/Pologne de l'OC...
14 septembre 2017