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Rapport
Publié le
Mardi 22 Mai 2012
[COE] La crise qui a commencé en 2007-2008, désormais qualifiée de « Great Recession » dans la littérature économique internationale, a été la crise la plus profonde que le monde a connue depuis celle des années 1930.

Télécharger la synthèse L'emploi et les politiques depuis la crise :
une approche internationale

Télécharger le rapport L'emploi et les politiques de l'emploi depuis la crise :
une approche internationale

Crise financière, crise économique, crise des finances publiques, elle a revêtu plusieurs aspects, simultanément ou successivement, et se traduit également par une crise sociale, avec notamment la montée du chômage dans la très grande majorité des pays concernés.

La crise a en effet provoqué des ajustements très violents de l’emploi qui ont amené les pays à réagir tant sur le plan macroéconomique (plans de relance) que dans le champ plus ciblé des politiques de l’emploi, avec des succès divers.

Ce rapport analyse donc autant les ajustements des marchés du travail durant la crise que les politiques menées dans les pays étudiés (avec une vision d’ensemble des pays de l’OCDE et une analyse plus précise de certains pays, essentiellement d’Europe occidentale, auxquels s’ajoutent notamment les cas des États-Unis et du Japon).

Il s’agit aussi de chercher à expliquer les mécanismes décrits et, plus globalement, les divers résultats des pays face à la crise. Or, ces résultats ne vont pas de soi. D’une part, il n’existe pas de critère simple pour évaluer la plus ou moins bonne résistance des marchés du travail durant la crise.  Par ailleurs, les indicateurs disponibles tendent à faire oublier que les évolutions observées pendant la crise sont à bien des égards déterminées par des facteurs plus  structurels et souvent antérieurs à la crise.

Les résultats de l’Allemagne sur le front du chômage ont été beaucoup commentés mais méritent d’être explorés plus avant. À l’inverse, le cas danois a pu amener certains à s’interroger sur le modèle de flexicurité mis en avant jusque-là. En France, malgré la forte hausse du chômage, celle-ci s’est révélée bien moindre qu’attendu au regard des liens passés entre croissance et emploi et l’hypothèse d’un « sous-ajustement » significatif de l’emploi est souvent avancée. Cette « rétention » de main-d’œuvre de la part des entreprises, constatée dans plusieurs pays, a mis en exergue le rôle joué par les dispositifs de chômage partiel, qui a sans doute occulté le reste de la panoplie déployée dans les différents pays par les entreprises, les partenaires sociaux et les gouvernements.

Les débats et interrogations sont donc nombreux. Surtout, aucune vision d’ensemble desajustements des marchés du travail et des politiques de l’emploi n’est à ce jour disponible.

L’objet de ce rapport est donc de présenter une telle synthèse, certes nécessairement incomplète et à un moment qui ne permet pas de conclure, la crise n’étant pas achevée et les stratégies menées n’ayant pas encore produit tous leurs effets. Toutefois, au moins s’agissant de  la  première  phase  de  la crise (2008-2009), on dispose désormais d’un certain recul. En outre, il est utile de fournir dès à présent des éléments qui permettront de tirer les premières leçons de cette crise et de ses conséquences sur le marché du travail.