Certes, un fléchissement de la construction neuve permettrait de réallouer une partie des professionnels vers la rénovation, mais il faudrait une chute drastique des mises en chantier pour couvrir l’ensemble des besoins. Sans compter que la main-d'œuvre qui exerce aujourd'hui dans la construction de logements neufs n’est pas nécessairement localisée là où les besoins de rénovation sont les plus criants, c’est-à-dire dans les régions les plus froides qui se chauffent intensément et longtemps, mais aussi dans les zones rurales où le chauffage au fioul est plus répandu comme dans le Grand Est ou les Hauts-de-France.
Ouvriers du bâtiment, chefs de chantier, architectes seront à la manœuvre pour réaliser ces travaux ; leur emploi devrait être particulièrement dynamique dans toutes les régions (excepté la Corse), y compris celles qui sont en retrait de la dynamique nationale d’emploi (carte). Si l’on ajoute à ces créations d’emploi les départs en fin de carrière des seniors, 635 000 postes seraient à pourvoir d’ici 2030 dans les métiers du bâtiment (37 % de l’emploi actuel). Or le nombre de jeunes débutants devrait être insuffisant pour les occuper, en particulier parmi les ouvriers qualifiés du second œuvre et du gros œuvre. Il faudra donc faire appel, plus encore que par le passé, à la main-d'œuvre immigrée, aux chômeurs, aux reconversions et aux mobilités professionnelles.
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