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Rapport
Publié le
Mercredi 15 Décembre 2021
La crise provoquée en 2020 par la pandémie de Covid-19 n’a épargné aucune activité, aucun secteur, aucun pays.
Plateforme RSE - RSE une ambition partagée

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une ambition partagée.
Propositions des parties prenantes pour les rendez-vous de 2022

C’est l’humanité entière qu’elle a atteinte, rappelant ainsi le degré d’interdépendance des pays et des habitants de la planète. Chaque personne, chaque organisation, chaque État a été amené à s’adapter à une situation inédite et doit maintenant reconsidérer son mode de développement. La France s’est trouvée confrontée aux limites de son système sanitaire et à l’inégale capacité des ménages à faire face à la crise. L’organisation du travail a été profondément bousculée.

La réponse essentielle des pouvoirs publics – dispositifs de soutien, plans de relance français et européens – s’est conjuguée à celle d’entreprises qui, petites, moyennes ou grandes, ont répondu « présent », en assurant la continuité des activités essentielles et en multipliant les initiatives.

Nombre d’entre elles ont démontré leur capacité à s’adapter en protégeant leurs salariés quand l’activité sur site devait être maintenue, et à contribuer au bien commun en venant en aide aux soignants et aux personnes vulnérables, en réorientant leurs chaînes de production pour répondre aux besoins les plus urgents, et, parfois, en limitant les dividendes versés à leurs actionnaires ou en réduisant la rémunération de leurs dirigeants.

Au-delà des effets conjoncturels de la crise, il est important de réussir à tenir les engagements pris en matière de lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, qui ont en effet été des facteurs d’aggravation de la situation sanitaire.

La Plateforme RSE a appelé les entreprises à renforcer leur engagement en matière de RSE dans leur stratégie d’après-crise : beaucoup de réponses se trouvent dans le dialogue social et dans la discussion avec leurs parties prenantes pour une meilleure prise en compte des impacts de leurs activités, en France et à l’étranger, tout au long de leurs chaînes de valeur.

Il est donc maintenant essentiel d’organiser les conditions pour que la pérennité d’une entreprise se joue sur sa capacité à atteindre des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux tout autant que sur sa performance financière.

De plus, la crise sanitaire n’a pas effacé la gravité de la crise environnementale préexistante. Il est plus que jamais nécessaire de réaffirmer l’importance de la transition écologique et solidaire.

La RSE contribue à la maîtrise des impacts de l’activité en prenant en compte le long terme et à la prévention des risques dans les chaînes de valeur. Elle doit ainsi favoriser l’élaboration d’un projet collectif de sortie de crise, pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

La RSE, qui implique un dialogue avec les parties prenantes de l’entreprise, peut et doit contribuer à la construction d’une économie plus résiliente, plus responsable, qui corrige les inégalités et qui favorise la solidarité.

La RSE, dans la mesure où elle apporte un cadre et des outils pour la concrétisation d’engagements sociaux, sociétaux, environnementaux des entreprises, doit participer au rétablissement de la confiance, notamment dans la relation donneurs d’ordres-fournisseurs. En période de crise, la survie de beaucoup d’entreprises sous-traitantes et l’emploi de leurs salariés dépendent de l’engagement de leurs donneurs d’ordres, et notamment du respect de leurs délais de paiement.

La gravité de cette crise nous éclaire davantage sur les nécessaires engagements sociaux et environnementaux de l’entreprise dans son action quotidienne, qui peuvent être traduits dans sa « raison d’être ». Elle rappelle les limites de notre mode de développement et questionne notre rapport à la nature. Elle doit donc nous conduire, malgré la gravité du choc et les incertitudes, à la construction, dans la concertation, d’un nouveau modèle de développement. Les critères d’intervention publique pour la relance doivent en être des leviers. L’éthique, l’équité et l’esprit de responsabilité des dirigeants doivent aussi en être des composantes incontournables.

La Plateforme RSE forme le vœu que les parties prenantes de l’entreprise, tant en France qu’aux niveaux européen et international, nouent le dialogue nécessaire à l’émergence d’un modèle ambitieux de relance économique responsable, dont la performance allierait transition écologique et justice sociale.

L’Union européenne se présente comme la « cheffe de file mondiale » pour une transition juste. Avec quatorze États dont la France, elle a ainsi cosigné, dans le cadre de la COP 26, le 4 novembre 2021, la déclaration « Soutenir les conditions d’une transition juste à l’international ». De nombreuses initiatives sur ces sujets figurent ainsi à son agenda. Elles portent notamment sur la gouvernance d’entreprise durable et le devoir de vigilance, sur le règlement « Taxonomy » et sur la révision de la directive sur l’information extra-financière.

Ces trois initiatives illustrent le leadership mondial de l’Union européenne dans la définition de normes internationales en matière de finance durable et de devoir de vigilance. Leadership et volonté politique que l’Union devra garder afin de ne pas perdre sa souveraineté en la matière. Alors que la France présidera, au premier semestre 2022, le Conseil de l’Union européenne, la Plateforme RSE appelle de ses vœux une RSE ambitieuse portée par l’Europe.

L’Union européenne a une longue expérience en matière de RSE. Elle peut s’appuyer sur l’expérience et les initiatives portées par les États membres, et en particulier de la France, pays pionnier en la matière. La France doit continuer à jouer son rôle de leader en Europe et inspirer un haut degré d’ambition des textes européens.

Eu égard à ses missions, à ses travaux et à son mode de fonctionnement fondé sur le dialogue et la concertation multi-acteurs, la Plateforme RSE a souhaité partager, à la veille des grands choix démocratiques de 2022, quelques propositions nées des travaux menés par ses membres depuis 2013.

Les opinions exprimées dans ces documents engagent leurs auteurs
et n'ont pas vocation à refléter la position du gouvernement
.

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