L’année 2015 est marquée pour l’Europe par une double urgence : agir contre le réchauffement climatique et sortir du marasme économique. Ces deux débats se déroulent aujourd'hui séparément.
D’un côté, les négociations sur le climat qui doivent aboutir à un accord historique en décembre 2015. De l’autre, le plan Juncker de 315 milliards d’euros d’investissements et surtout l’annonce d’un plan massif et inédit d’achat de titres par la BCE de l’ordre de 1100 milliards d’euros, qui doivent éviter la spirale déflationniste et stimuler la reprise des investissements.
La politique climatique se concentre essentiellement sur la mise en place d'un prix du carbone, qui reste aujourd'hui à un niveau insuffisant pour déclencher spontanément les financements de la transition bas carbone. Le levier du crédit bancaire et de l’épargne, cible des politiques de rachats de titres de la BCE, est en revanche peu mobilisé contre le changement climatique.
Cette Note d’analyse propose de rendre éligibles à la politique de rachat d’actifs par la BCE des titres privés dont l'impact bas carbone avéré serait garanti par la puissance publique. Ce dispositif permettrait de valoriser l’externalité carbone à un niveau satisfaisant en l’absence (temporaire) d’un prix du carbone adéquat. Cela jouerait ainsi immédiatement sur les décisions d’investissement des acteurs privés avec un effet positif sur la croissance. Les États seraient aussi fortement incités à mettre en place des mécanismes de tarification du carbone afin que la garantie qu’ils apportent sur la valeur des actifs carbone soit neutre pour le budget public.
Dispositif d’intermédiation financière gagée sur le carbone
Sommaire de la Note d'analyse Une proposition pour financer l'investissement bas carbone en Europe
- L'Europe en 2015, confrontée aux défis du climat et de la croissance
- La difficile émergence d'un prix du carbone
- Une intermédiation financière pour investir dans la transition bas carbone
- Un plan monétaire pour financer la transition bas carbone