Vidéo Séminaire Soutenabilités - Cycle 1 : Séance 2.3 "Quelle comptabilité pour un “après” soutenable – ou comment mesurer ce qui compte vraiment ?" Macroéconomie Action publique Quelle boussole comptable faut-il se donner pour élaborer des politiques publiques cohérentes avec nos objectifs de soutenabilité à long terme ? Publié le : 19/06/2020 Mis à jour le : 24/01/2025 La webconférence revient tout d’abord sur les fondements conventionnels de la comptabilité nationale, mis en avant par Dominique Méda. Elle rappelle notamment que le système de comptabilité nationale (SCN) « repose sur une série de conventions (…) c’est-à-dire qu’il repose sur des choix et des décisions qui sont autant d’opérations de sélection et font du SCN le résultat d’une construction ». Elle illustre ses propos en soulignant trois aspects de cette représentation de ce qui fonde la richesse d’une nation 1/ le choix d’exclure du PIB les activités réalisées à l’intérieur du foyer ; 2/ l’accent mis dans le SCN sur « la production matérielle du secteur marchand », au détriment des services qui sont « intégrés de justesse » et il faudra attendre 1976 pour que l’activité des administrations soit inclue dans les comptes nationaux ; 3/ la non prise en compte des dégradations commises dans l’acte de production notamment à l’égard de l’environnement (dès 1966, B. de Jouvenel soulignait que « les nuisances produites ne figurent pas comme flux négatifs et les prélèvements sur la Nature ne figurent qu'au coût d'enlèvement »)). Ces conventions sont fortement marquées par le contexte de l'après-guerre et l’idée que la richesse d’un pays se mesure à sa production marchande. Jean-Paul Nicolaï, Alexandre Rambaud et Didier Blanchet partagent l’analyse historique de la comptabilité nationale et des conventions s’y rattachant. Toutefois, Didier Blanchet apporte une nuance : pour lui, il s’agit moins de faire une critique de l’objet lui-même – qui consiste à mesurer la production sur des bases conventionnelles, certes discutables– que de certains usages qui sont fait de la comptabilité et qui sont à bannir. Alexandre Rambaud ajoute à cela le fait qu’il est toujours possible d’amender et de faire progresser des systèmes sur des bases plus intégratives et de faire évoluer ces conventions. Encore faut-il se mettre d’accord sur ce qui fait la richesse d’un pays, d’une organisation, d’une entreprise. Des tentatives ont émergé pour faire évoluer la comptabilité, afin que cette dernière envisage la richesse d’une société de manière plus englobante, ne se limitant pas au produit intérieur brut (PIB). Deux courants ont émergé en France à la fin des années 1990/début des années 2000. Le premier, co-initié par Dominique Méda, « insiste à l’époque sur le fait que le PIB est le résultat d’un compte de flux qui ne nous dit rien des évolutions des patrimoines essentiels – le patrimoine naturel, le patrimoine social ». Dominique Méda et ses collègues proposent donc « des indicateurs complémentaires au PIB mettant l’accent sur l’évolution du patrimoine naturel (par exemple l’empreinte carbone) et de la santé sociale (l’indice de santé sociale (ISS)) ». Le second courant, issu des travaux de l’OCDE et de la Banque mondiale, met en avant un nouvel indicateur qui a aussi, selon les mots de Dominique Méda, « pour caractéristique de braquer le projecteur sur le capital humain et le capital naturel, de promouvoir aussi une approche de la richesse en termes de stocks et non plus de flux et de s’intéresser aux évolutions d’une épargne nette ajustée (ENA), résultat de la somme des trois capitaux. (…) ». Selon Didier Blanchet, l’ENA, bien qu’identifiée comme un indicateur de soutenabilité faible, peut délivrer un message fort en montrant que les conditions de consommation et de production actuelles ne sont pas soutenables, si l’ENA est négative (du fait par exemple d’une valorisation de la tonne de carbone plus élevée)... Télécharger la problématique détaillée PDF - 1 314.6 Ko Télécharger le compte-rendu de la séance PDF - 177.2 Ko Pour aller plus loin La valeur de l’action pour le climat : une référence pour évaluer et agir L'Union européenne et la France se sont fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, jusqu'à l... 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