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Publié le
Lundi 11 Novembre 2013
Quelle France dans 10 ans ? Contribution de Dominique Balmary, Président de Unir les Associations pour développer les solidarités en France,  sur le thème : Quel modèle social ?
Dominique Balmary

Si on veut bien considérer qu’un « modèle social » ne résume pas à des mécanismes juridiques, techniques et financiers, mais d’abord à des comportements, individuels et collectifs, à  une règle du jeu partagée, alors je crois qu’on peut dire aujourd’hui que, comme au XIXème siècle, la « question sociale » est devenue sociétale. Pourquoi ? Parce que, malgré sa puissance et son raffinement, la règle sociale en France n’apporte plus la sécurité que réclame une population inquiète et parce qu’elle donne le sentiment d’une course permanente et essoufflée vers à la fois plus de technicité et plus de déficits.

Ceci est bien décrit dans l’excellente analyse produite par le Commissariat général, avec les conclusions de laquelle je me trouve en sympathie, même si certains sujets importants me paraissent insuffisamment abordés (emploi, logement, gouvernance). Je suis en plein accord avec deux constats de base qui commandent largement la réflexion prospective : d’une part, la faiblesse de la croissance espérable, qui met en cause la réalisation du principe d’égalité, d’autre part, le brouillage que subit la notion de solidarité qui met en cause la crédibilité de la protection sociale institutionnelle*.

[Les changements que subit la France sont certainement loin de leur point d’aboutissement et on a quelque difficulté à imaginer celui-ci. Nous sommes dans une « transition sociale », comme on parle d’une « transition énergétique », et il nous faut l’aménager.]

Que dire en dix minutes sur un tel sujet ? Je ne puis commenter tout le document ; et je vous prie de m’excuser si, à ce stade, je fais totalement l’impasse sur les aspects européens ; je me bornerai à tenter de  compléter la réflexion du Commissariat général à la stratégie et à la prospective sur quatre points :

  • je pense, tout d’abord, que nous avons une société qui est plus morcelée qu’individualiste;
  • par ailleurs, il y a d’autres risques sociaux que ceux qui sont évoqués dans le document et qui méritent attention ;
  • il faut redonner à la protection sociale une ligne politique claire ;
  • enfin, certaines règles du jeu des acteurs du social méritent d’être révisées.

* Voir notamment le sondage CSA/UNIOPSS/MACIF de décembre 2012, où il apparaît que, en cas de précarité, les Français ne se tourneraient vers l’État (à 17 %)  bien après la famille (58 %), une association (40 %), les collectivités locales (34 %), les amis (23 %). La protection institutionnelle n’apparaît qu’en 7ème rang.

 

Téléchargez la contribution de  Dominique Balmary, Président de Unir les Associations pour développer les solidarités en France

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