Back to
Actualités
Publié le
Mercredi 27 Novembre 2013
Quelle France dans 10 ans ? Contribution au débat et aux propositions sur Quel  modèle républicain ? de Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, ancien président de l'Agence du service civique. 
Quelle France dans dix ans ?

I

 

Martin Hirsch

l n’y a qu’une seule manière fiable de prédire l’avenir : c’est de l’infléchir.

Quand on pose à des jeunes les deux questions suivantes : « Considérez vous les autres comme une menace ou une opportunité ? » ; « Êtes-vous d’accord avec l’idée qu’on ne se sent plus chez nous ici ? », ils sont aujourd’hui une majorité à voir les autres comme une menace et à se retrouver dans cette assertion de perte d’identité. C’est la mauvaise nouvelle. Mais quand on interroge dans les mêmes termes 1 000 jeunes ayant accompli leur service civique, on obtient des réponses inverses. C’est l’espoir de pouvoir modeler l’avenir autour de valeurs républicaines que nourrit le service civique. La société de 2023 et de 2033 se portera mieux si une grande part de chaque classe d’âge se voit offrir la possibilité d’effectuer un service civique volontaire : d’ores et déjà, on constate que la question qui a agité la société d’il y a quelques années (faut-il rendre obligatoire le service civique ?) est devenue caduque, face à l’afflux de candidatures, au profit d’une autre question « La société peut-elle s’obliger à ne jamais refuser un jeune qui veut s’engager ? ». Faire de l’engagement une partie intégrante d’une citoyenneté accomplie est le premier enjeu pour renforcer le modèle républicain. Et si obligation il doit y avoir, c’est peut-être sur le vote qu’elle doit porter.

Un modèle républicain ne fonctionne pas s’il remplace la cohésion sociale par sa fragmentation. Aujourd’hui, il existe une bombe à fragmentation sociale : les effets de seuil qui font qu’à un euro près on ne bénéficie plus de la couverture maladie universelle, d’une prestation ou d’un tarif social. Ces effets de seuil provoquent le dépassement du seuil d’intolérance qui ronge le modèle républicain. Il faut donc repenser nos politiques sociales comme progressistes parce que progressives.

.../

 

Tous nos travaux sur  :