Back to
Actualités
Publié le
Jeudi 11 Mai 2017
France Stratégie lance un groupe de travail consacré à la technologie des chaînes de blocs – les blockchains – et ses enjeux. L’exemple le plus connu est le bitcoin, une cryptomonnaie inventée en 2008, qui s’échange électroniquement sans autorité centrale pour la gérer depuis 2009.
Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

La présidence du groupe de travail a été confiée à Joëlle Toledano, professeur d’économie à CentraleSupélec. Le groupe de travail cherche à représenter une diversité d’acteurs de l’écosystème de la blockchain : des entrepreneurs, des industriels, des universitaires, des juristes, des représentants de la société civile, des administrations. Cette diversité de points de vue vise à construire une analyse solide et partagée sur les enjeux et formuler les recommandations qui permettront d’en tirer parti.

Essayons de trouver une définition de la blockchain – ou plutôt des blockchains, car il en existe de nombreux exemples : un registre public de transactions organisées par blocs horodatés, géré par un réseau pair-à-pair, où les gestionnaires des nœuds sont incités à assurer la mise à jour continuel du registre parce que leur rémunération est inscrite elle-même dans le registre. Ce dispositif, sans centre, permettant la gestion décentralisée de transactions, est souvent présenté comme une révolution comparable à l’internet.

Cette promesse soulève plusieurs questions, que le groupe de travail devra explorer :

  1. S’agit-il d’un objet pour les geeks, du fait de sa technicité ? La technologie sous-jacente à un dispositif numérique est toujours très technique (c’est vrai de l’ordinateur, du téléphone portable, ce qui n’empêche pas de les utiliser). Les ingrédients sous-jacents au bitcoin, et aux blockchains de manière générale, sont en fait plutôt standards : (cryptographie à clé publique, réseau pair-à-pair, preuve de travail) : l’originalité de la blockchain tient surtout dans l’assemblage.
  2. S’agit-il d’un phénomène marginal ? La capitalisation du bitcoin est de l’ordre de 20 milliards de dollars ; le dispositif fonctionne depuis 2009, avec des crises, mais il tient le coup. Et d’autres réalisations se pressent au portillon (dont Ethereum). C’est peu, rapporté à la masse monétaire (M1 à l’échelle mondiale est de l’ordre de 40 000 milliards de dollars), mais c’est déjà pas mal. Quant à la puissance de calcul qui est mobilisée (gaspillée ?), elle est considérable (4 milliards de milliards de hashs calculés par seconde).
  3. Quelle est la promesse ? Elle est immense : un registre totalement infalsifiable, une nouvelle architecture mondiale comparable à internet, permettant l’exécution automatique de contrats. Elle suscite l’imaginaire d’un monde sans centre, d’une totale indépendance par rapport à tout contrôle, qui n’est pas sans rappeler, les débuts de l’internet.
  4. Mais après avoir cru que l’internet était un monde sans règle, on constate bien qu’il obéit à des règles, que certaines anciennes règles deviennent obsolètes, que d’autres demeurent parfaitement applicables, que de nouvelles règles doivent parfois être inventées.
  5. Quelles sont les faiblesses ? Une débauche de consommation énergétique (on évoque une puissance énergétique de l’ordre de 1 GW pour le bitcoin, soit 9 méga tonnes de CO2 par an si tout est produit à partir du charbon ou encore 2 % des émissions françaises), des délais de validation des transactions de l’ordre de l’heure : ces caractéristiques sont-elles inhérentes au concept ou pourront-elles être radicalement améliorées à l’avenir, selon les usages ?
  6. Quel est le degré de maturité ? Il y a beaucoup de « démonstrateurs », de proofs of concept (POC) mais les réalisations pleinement opérationnelles sont rares, en dehors du bitcoin. Est-ce que les outils sont suffisamment mûrs pour être utilisés, est-ce que le code informatique est suffisamment stable ? C’est un sujet de controverse.

France Stratégie a pour mission d’éclairer l’avenir, d’appréhender les enjeux de façon transversale – et la blockchain est typiquement un sujet transversal : social, technologique, économique, qui remet en jeu le rôle de l’État, de la puissance publique et qui soulèvent des questions de compétitivité et d’innovation.

Galerie média

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

1/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

2/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

3/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

4/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

5/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

6/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

7/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

8/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

9/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains

10/10

Installation du groupe de travail Enjeux des blockchains
Tous nos travaux sur  :