La région Hauts-de-France représente 5 % des émissions nationales liées au transport pour 9 % de la population française et la croissance des émissions liées au transport y est plus faible que la moyenne nationale (5 % vs 8 % entre 2009 et 2017). Elle se caractérise par un besoin de déplacement et une dépendance à la voiture pour les trajets domicile-travail plus élevés que la moyenne nationale. Sa population est par ailleurs vulnérable économiquement : le revenu disponible médian par unité de consommation y est le deuxième plus bas de France métropolitaine, le taux de chômage y est supérieur de 2 points à la moyenne nationale. Les ménages en situation de précarité énergétique liée à la mobilité y sont aussi plus nombreux en proportion que dans le reste de la France métropolitaine.
Dans ce contexte, faire de la décarbonation l'une des priorités des politiques de mobilité n'est pas a priori évident. La région affiche dans ses différentes programmations obligatoires une ambition forte de baisse des émissions liées au transport (schéma régional climat air énergie- SRCAE- puis schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires- Sraddet), mais elle reste difficile à concrétiser.
Le conseil régional consacre 30% de son budget aux transports, essentiellement au ferroviaire, avec les trains express régionaux (TER), et interurbain. Allant au-delà de ses obligations réglementaires, il investit dans l'électrification et le développement de lignes ferroviaires. Il vise aussi à favoriser le report modal via le développement de pôles d'échanges multimodaux. Si de tels investissements contribuent à la décarbonation de la mobilité, les politiques de transport menées par la région visent avant tout à développer les mobilités pour favoriser l'activité économique et l'accès à l'emploi. Certaines mesures comme le développement d'axes routiers ou la diminution de la taxe sur les certificats d'immatriculation peuvent ainsi entrer en contradiction avec les engagements climatiques. Les Hauts-de-France font partie des territoires où la mise en cohérence des réponses sociales et environnementales est particulièrement difficile à réaliser.
Pour lire le rapport du Haut Conseil pour le climat, c'est ici.