
L’analyse consiste d’abord à distinguer deux types d’entreprises : les entreprises dites « zombies » qui se maintiennent sur le marché alors qu’elles apparaissent comme des candidates naturelles à la défaillance (erreur de type I), et les entreprises « non zombies » qui n’arrivent pas à se maintenir sur le marché et finissent en défaillance alors qu’a priori leurs difficultés seraient passagères (erreur de type II).
L’importance de la valeur des erreurs de type I (entre 41 et 73 %) et de type II (entre 17 et 42 %) sur la période 2008-2018 ne semble pas refléter un processus efficace de sélection du marché. Mais l’efficacité de ce processus doit également s’apprécier au travers du temps écoulé entre l’entrée dans le statut de zombie et l’entrée en défaillance. Il en ressort trois résultats importants :
- Parmi les entreprises zombies défaillantes, il apparaît que pour 61 % d’entre elles, deux ans au plus s’écoulent entre le moment où elles sont identifiées pour la première fois comme zombie et leur entrée dans une procédure collective de redressement ou de liquidation judiciaire.
- L’analyse par cohorte d’entrée dans le statut de zombie montre que sur 10 entreprises primo-accédantes au statut de zombie, 4 finissent par redevenir pérennes au bout de trois ans, 3 finissent en défaillance et 3 sont ou bien toujours zombies ou bien disparues de la base et ne renseignent plus leurs comptes, ce qui serait le signe d’une probable défaillance à venir.
- L’analyse de l’intensité des difficultés rencontrées par les entreprises zombies met en évidence que les entreprises les plus en difficulté sont aussi celles qui ont la probabilité la plus élevée d’entrer en défaillance.
Au final, ces différents résultats tendraient à montrer que les mécanismes de sélection du marché sont à l’œuvre en France.