Les salariés au voisinage du Smic - dont la rémunération ne dépasse pas 105 % du Smic horaire - exercent majoritairement des professions peu qualifiées de services aux particuliers et aux collectivités mais ils sont aussi présents dans d'autres domaines professionnels, comme l'hôtellerie et la restauration, le commerce ou l'agriculture.
En élargissant la focale aux salariés rémunérés jusqu'à 130 % du Smic horaire - seuil généralement retenu pour approcher les emplois à bas salaires - le portrait qui se dessine confirme la surreprésentation des faibles qualifications dans le bas de la distribution, les ouvriers de l'industrie y occupant également une place importante.
À l'aune de ce portrait des salariés au voisinage du Smic, il émerge deux profils particulièrement vulnérables dans la crise sanitaire.
Confrontée directement au virus, on retrouve d'abord la figure du professionnel « sur le front », à l'instar des agents d'entretien, des caissiers, des salariés agricoles et, dans une moindre mesure, des aides-soignants qui sont fréquemment à bas salaires. En répondant à l'urgence sanitaire et aux besoins de première nécessité, ces professionnels ont vu leur travail s'intensifier et leurs conditions de travail déjà difficiles se sont détériorées (contraintes physiques, pression temporelle et charge mentale).
L'autre profil concerne les salariés au voisinage du Smic qui ont été confrontés au ralentissement voire à l'arrêt des secteurs qui les emploient. De ce point de vue, cette seconde figure du salarié au voisinage du Smic est moins confrontée au risque sanitaire qu'à celui de la perte d'emploi. C'est notamment le cas des ouvriers peu qualifiés de la construction et de l'industrie, des employés de l'hôtellerie et la restauration ou encore des professionnels de l'action culturelle, sportive et surveillants qui mêlent vulnérabilité économique et vulnérabilité des conditions de vie (contrats à durée limitée, charges de loyer ou d'emprunt, situation de monoparentalité).