Back to
Communiqués de presse
Publié le
Mercredi 28 Juin 2023
Chaque année, on dénombre environ 1,4 million de mobilités professionnelles s'apparentant à des reconversions, et près d'un actif sur deux déclare qu'il envisage de sauter le pas. Pourtant, seulement 60 000 parcours de transition professionnelle sont financés par an. Si toutes les transitions professionnelles, à la fois plurielles et éminemment singulières, n'ont pas vocation à être soutenues par la puissance publique, ces chiffres interrogent, en particulier dans un contexte d'exacerbation des inadéquations entre besoins collectifs à pourvoir et aspirations individuelles à la mobilité.

D'un côté, sous l'effet des mutations économiques et des transitions numérique, écologique et démographique, les déséquilibres sur le marché du travail pourraient à l'horizon 2030 représenter jusqu'à un tiers des besoins en recrutement. De l'autre, sous l'effet de la crise sanitaire et de l'allongement de la durée de vie au travail, les témoignages exprimant un fort niveau d'aspiration à la mobilité professionnelle s'amplifient, entre quête de sens au travail et recherche de meilleures conditions d'emploi et de travail. Mais ces deux mouvements ne convergent pas nécessairement.

Fort de ces constats, le Réseau Emplois Compétences (REC) de France Stratégie a conduit un groupe de travail ayant pour sujet « Favoriser et accompagner les transitions professionnelles » réunissant un panel de représentants d'institutions et de personnalités qualifiées du champ emploi-formation tout au long de l'année 2022. Le rapport et la note de synthèse en sont le fruit et affirment alors que, pour les pouvoirs publics, l'ambition doit être double. Il s'agit d'abord de créer les conditions d'un accès aux ressources permettant à tout individu de construire son parcours de transition professionnelle. Mais il s'agit aussi de faire des mobilités professionnelles un instrument d'accompagnement des mutations économiques et écologiques, en facilitant les mobilités intersectorielles - notamment celles répondant à des enjeux définis collectivement comme stratégiques.

Sont ainsi identifiés quatre leviers d'actions - et neuf recommandations - impliquant travailleurs, employeurs, partenaires sociaux et institutions publiques afin d'asseoir la capacité des individus à réaliser une transition professionnelle comme une responsabilité sociale et collective.

  • Améliorer notre capacité collective à piloter les politiques emploi-formation en renforçant la concertation à différentes échelles, en particulier par la création d'instances quadripartites d'échanges et de décision.
  • Développer l'accompagnement de l'ensemble des actifs pour les aider à construire leur évolution professionnelle, notamment par le bais d'un renforcement de la centralité institutionnelle et de l'accessibilité du conseil en évolution professionnelle (CEP).
  • Simplifier l'architecture des dispositifs de transition professionnelle pour en augmenter le nombre de bénéficiaires et s'assurer que les ressources publiques sont orientées vers ceux qui en ont le plus besoin.
  • Réaffirmer et clarifier le rôle des entreprises et des branches professionnelles dans la sécurisation des parcours professionnels des salariés, au moyen d'un dialogue social renforcé mais également d'un meilleur accompagnement de la part des pouvoirs publics.