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Espace presse
Communiqués de presse
Publié le
Lundi 10 Octobre 2016
Cette note d’analyse dresse un panorama des transitions professionnelles des salariés en France. L’intensification de ces transitions depuis trente ans met en évidence une dualisation du marché du travail.
Les transitions professionnelles, révélatrices d'un marché du travail à deux vitesses

En 2015, plus de huit salariés sur dix (85,5 %) ont un contrat à durée indéterminée (CDI) mais plus de huit embauches sur dix se font en contrat à durée déterminée (CDD). Ces deux chiffres illustrent deux réalités du marché du travail : une apparente stabilité en stock mais des flux importants de contrats de plus en plus courts et une intensification des transitions professionnelles. Analyser la situation des salariés à travers deux photographies prises à un an d’intervalle permet de ce point de vue de rendre compte plus finement des dynamiques à l’œuvre sur le marché du travail.

Chaque année, environ 17 % des actifs sont dans une situation sur le marché du travail différente de celle qu’ils avaient un an plus tôt. Ils ont pu changer d’entreprise, perdre leur emploi ou en retrouver un. Depuis la crise, ce sont les transitions avec passages par le chômage qui ont le plus cru.

Le risque d’être au chômage à horizon d’un an dépend sans surprise du type de contrat de travail : il est six fois plus important pour les salariés en CDD qu’en CDI et dix fois plus élevé pour les salariés en intérim. Cette situation révèle un marché du travail à deux vitesses au sein duquel une partie de la population active est davantage exposée à l’instabilité professionnelle. Les salariés des métiers de services, les salariés peu qualifiés et les jeunes sont les  plus concernés.

En parallèle, les actifs ont moins de chances d’accéder à un CDI depuis la crise et les retours en emploi des chômeurs semblent de moins bonne qualité : aujourd’hui, ces derniers sont un peu plus d’un tiers à retrouver un emploi en CDI alors qu’ils étaient près de six sur dix au début des années 1990. Ce diagnostic illustre la segmentation du marché du travail français.