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Document de travail
Publié le
Lundi 24 Octobre 2016
Comparé au niveau atteint en 2007, le chômage a progressé dans la plupart des pays de l’Union européenne à l’exception notable de l’Allemagne et, outre Atlantique, des États-Unis. La part des chômeurs de longue durée a par ailleurs augmenté quasiment partout, très nettement aux États-Unis comme en zone euro où il a doublé.
Liens entre chômage de longue durée et croissance tendancielle

En France, elle est passée de 3 % à 4,3 % de la population active, où elle concerne, au premier trimestre de l’année 2016, 1,2 million de personnes selon les statistiques du BIT. Déclarée priorité nationale par le président de la République lors de la conférence sociale en juin 2014, la lutte contre le chômage de longue durée a pris la forme d’un plan majeur présenté en février 2015, comparable par son ampleur à celui présenté par le ministre du Travail en avril 1992, face aux 900 000 chômeurs de longue durée de l’époque1. Au-delà du défi social immédiat, l’objectif est de contrer les effets délétères de la forte dégradation de l’emploi et du capital humain sur la croissance de moyen et long terme afin d’éviter un effet en retour sur l’emploi et la situation sociale.

Le phénomène d’hystérèse du chômage a été largement étudié dans le cadre de travaux tant micro- que macroéconomiques. L’étude présentée dans ce document de travail s’inscrit dans le prolongement de cette littérature ; elle adopte une approche macroéconomique et aborde trois questions : quelles mesures des effets de l’hystérèse proposer ? Quelle relation entre le chômage de longue durée et la croissance tendancielle ? Comment expliquer une telle relation, en particulier en liaison avec les mécanismes de découragement ?

Ce travail porte essentiellement sur la France mais présente également des éléments de comparaison pour huit pays industrialisés, sur la période 1980-Q1 - 2013Q4. Du point de vue de la méthode économétrique utilisée, des relations de long terme sont estimées avec ruptures structurelles non imposées a priori. Les liens de causalité à court et moyen terme sont ensuite mesurés en tenant compte des effets possibles de retour vers des niveaux d’équilibre de long terme de la croissance et du chômage.

Les résultats confirment l’existence du phénomène d’hystérèse dans les huit pays étudiés. On observe également le rôle central que joue le chômage de longue durée dans la détermination de la dynamique de la croissance tendancielle pour ces pays. En outre, dans le cas de la France, de l’Allemagne et des États-Unis notamment, le chômage de longue durée semble avoir un impact causal sur la croissance tendancielle plus fort après qu’avant la récente crise financière. On montre que cet effet est lié au découragement des demandeurs d’emploi, ce qui peut être mesuré directement dans le cas des États-Unis, et, indirectement en France, par la diminution de la population active.

Auteurs

Christel Gilles - L'équipe
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Economie
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