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Rapport
Publié le
Vendredi 20 Janvier 2023
La région Grand Est représente 8 % de l’emploi de France métropolitaine, soit 2 millions de personnes. Entre créations de postes et départs en fin de carrière, 598 000 postes seraient à pourvoir d’ici 2030 (54 000 par an), soit 29% de l’emploi actuel. 3 % de ces postes ne seraient pourvus par les jeunes débutants et les travailleurs venus d'autres régions.

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Grand Est : une faible dynamique d'emploi

Le Grand Est serait l’une des régions les moins dynamiques en termes d’emplois (-1% entre 2019 et 2030). Les départs en fin de carrière y seraient proportionnellement plus nombreux (30% de l’emploi de 2019, contre 28% dans l’Hexagone).  La proportion de jeunes débutant leur carrière serait légèrement supérieure à la moyenne hexagonale (28 % contre 27 %) dans cette région estudiantine. Les besoins de recrutement seraient accentués par les sorties nettes des travailleurs résidents (2% de l’emploi de 2019). Au total, 3% des postes seraient non pourvus par les jeunes débutants dans la région de Grand Est (contre 5 % en France métropolitaine) et devraient alors être alimentés par les sorties du chômage, les reprises d’activité ou les immigrants récents qui ne sont pas pris en compte ici.

 

Lecture : Entre 2019 et 2030, 40 000 postes seraient à pourvoir parmi les agents d’entretien, dont 42 000 départs en fin de carrière moins 2 000 destructions nettes d’emplois.

Les métiers qui afficheraient le plus de postes à pourvoir dans le Grand Est sont principalement des métiers déjà présents dans la hiérarchie nationale des métiers aux plus forts besoins de recrutement (agents d’entretien, enseignants, aides-soignants). Les agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons apparaissent pour le Grand Est. Les postes à pourvoir dans ces métiers seraient ainsi particulièrement élevés, en raison de nombreux départs en fin de carrière, tandis que le recul de leur emploi serait moins prononcé dans cette région encore très agricole. 

Des difficultés de recrutement qui se maintiennent, potentiellement accentuées par le travail transfrontalier

 

 

Lecture : Entre 2019 et 2030, parmi les aides-soignants en Grand Est, le déséquilibre potentiel entre les 23 000 besoins de recrutement (soit 15 000 départs en fin de carrière plus 8 000 créations nettes d’emploi) et le nombre de jeunes débutants (17 000) serait de 6 000. Ces besoins non couverts par les jeunes débutants représenteraient trois emplois actuels sur dix de ce métier (12 %).  Les tensions étant déjà très fortes sur les recrutements dans ce métier dans le Grand Est en 2019, elles pourraient le rester d’ici 2030.   

Les métiers pour lesquels les recrutements pourraient être plus difficiles (déséquilibre positif élevé[1]) d’ici 2030 sont principalement ceux qui auraient aussi les plus forts besoins de recrutement. Le nombre de jeunes débutants et l’arrivée nette de travailleurs en provenance d’autres régions ne seraient donc pas suffisants pour pourvoir les postes dans ces métiers. La majorité de ces métiers (hors métiers de l’administration publique[2]) en forts déséquilibres sont actuellement en forte ou très forte tension sur le marché du travail. Leurs difficultés de recrutement risquent donc de se maintenir d’ici 2030 si rien n’est fait pour y répondre. Ces déséquilibres pourraient en outre être accentués par le travail transfrontalier.

 

Un métier est surreprésenté (ou spécifique) si son effectif est supérieur à 1 000, qu’il rassemble plus de 1 % de l’emploi régional et que sa part dans la région est supérieure à celle observée sur le reste du territoire métropolitain.

Lecture : Entre 2019 et 2030, parmi les ouvriers peu qualifiés de la maintenance en Grand Est, le déséquilibre potentiel entre les 5 000 besoins de recrutement (soit 8 000 départs en fin de carrière moins 3 000 destructions nettes d’emploi) et le nombre de jeunes débutants (6 000) serait  nul. Les tensions étant très fortes sur les recrutements dans ce métier en Grand Est en 2019, elles pourraient le rester d’ici 2030. 

Cette région se caractérise par un poids plus élevé que la moyenne métropolitaine de l’industrie (fabrication d’équipements et de machines, agroalimentaire et fabrication d’autres produits industriels) et de l’agriculture et des services publics. Le poids de l’agroalimentaire et des biens d’équipements dans l’emploi industriel régional explique en particulier la surreprésentation des ouvriers et techniciens des industries de process comme des ouvriers de la mécanique ou travaillant par enlèvement de métal. Les maraîchers, jardiniers, viticulteurs illustrent la forte spécificité vinicole du Grand Est. Dans la majorité des métiers spécifiques au Grand Est, les tensions actuelles sur les recrutements pourraient se maintenir d'ici 2030 (déséquilibre faible ou nul).

 


[1] Un déséquilibre positif signifie que les besoins de recrutement (créations nettes d’emplois, départs en fin de carrière, départs nets de travailleurs vers d’autres régions) ne seraient pas spontanément pourvus par une partie des ressources en main-d’œuvre (jeunes débutants et arrivées nettes de travailleurs en provenance d’autres régions).

[2] L’administration publique ne fait pas partie du champ des tensions publiées par la Dares et Pôle emploi.

 

Auteurs

Cécile Jolly - Equipe
Type d'image: 
Libre
Cécile
Jolly
Travail, emploi, compétences
Jean Flamand
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Libre
Jean
Flamand
Travail, emploi, compétences
Alexis Eidelman (Dares)
Camille Cousin (Dares)

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