Depuis des décennies, en France, on étend nos constructions. Ce phénomène, qu'on appelle "artificialisation", s'explique par :
- la construction de logements (63%) ;
- l'activité économique (23%) ;
- et enfin la construction d'infrastructures.
Quelles en sont les conséquences ? D'abord, remplacer un espace naturel, agricole ou forestier par du béton réduit les fonctions écologiques et biochimiques du sol. Résultat, il infiltre moins d'eau (risques d'inondations), dépollue moins, mais stocke aussi moins de carbone. Au total, l'artificialisation est à l'origine de 5 millions de tonnes éqCO2 en France en 2022. Ensuite, l'artificialisation perturbe profondément et durablement les espèces qui vivent sur place. Il s'agit donc d'une grande menace pour la biodiversité. Enfin, lorsqu'un terrain agricole est remplacé par un bâtiment (ce qui représente 80 % de l'artificialisation aujourd'hui), cela réduit les surfaces disponibles pour nourrir la population.
Alors, comment préserver les sols ? La France s'est fixée des objectifs. Concrètement, le pays vise une division par 2 du nombre d'hectares artificialisés d'ici 2030. Et en 2050, chaque m2 consommé devra être compensé par un m2 rendu à la nature. C’est l’objectif de zéro artificialisation nette, le fameux "ZAN". Dans le détail, cela signifie qui faut construire moins et mieux. Pour cela, on peut densifier les constructions (construire haut plutôt que large) mais aussi renouveler le bâti déjà existant (friches industrielles, les logements vacants...). Pour autant, cela n'empêchera pas les élus de devoir réaliser des arbitrages entre logement, activité économique et préservation espaces naturels et agricoles, notamment au niveau des régions