Les interdépendances, un enjeu central de l'adaptation au changement climatique
Les infrastructures composant les réseaux d'électricité, de transports ou de télécommunications sont d'ores et déjà exposées et vulnérables aux aléas climatiques et le seront d'autant plus compte tenu des changements climatique à venir. Des liens de dépendance de plus en plus nombreux existent entre ces réseaux et accroissent d'autant leurs vulnérabilités Ainsi, de nombreux réseaux de télécommunications ou d'électricité sont situés en proximité immédiate des routes ou des lignes ferroviaires, les réseaux ferroviaires et de télécommunications dépendent de leur alimentation en électricité, et la plupart de ces réseaux sont largement numérisés et impliquent un recours intensif aux réseaux de télécommunications. Or, les actions d'adaptation mises en œuvre, principalement de manière sectorielle, sont encore partielles et ne permettent donc pas de pleinement prendre en compte ces interdépendances.
Adapter les infrastructures de réseaux en tenant compte des interdépendances
Pour faciliter l'adaptation de ces réseaux interdépendants, France Stratégie dresse des pistes d'action pour l'État autour de trois axes visant à alimenter les discussions autour du volet « Adaptation » de la future loi de programmation énergie-climat :
Axe 1 : assurer des références partagées et l'utilisation par l'ensemble des acteurs et notamment des gestionnaires de réseaux ou des collectivités d'un même jeu de projections climatiques
Axe 2 : mettre en place une gouvernance nationale, en inscrivant dans la loi d'une part la création d'une instance de travail associant l'État et les gestionnaires de réseaux interdépendants et d'autre part la réalisation d'une feuille de route conjointe d'adaptation des réseaux au changement climatique
Axe 3 : assoir la vision nationale sur des démarches territorialisées, notamment en proposant des expérimentations à des territoires volontaires
Outre la vulnérabilité des réseaux étudiés aux effets du changement climatique, dès aujourd'hui et a fortiori face au climat futur, l'étude met en avant la forte hétérogénéité des capacités de prise en compte de ces risques par les différentes parties prenantes. En particulier, les interdépendances entre ces réseaux restent peu traitées. L'ensemble des pistes d'action proposées pourrait de plus contribuer à des exercices de grande ampleur tels qu'une évaluation nationale des risques, élargie aux risques autres que climatiques.