La Note d’analyse

Exode urbain : une mise au vert timide

La pandémie de Covid aurait fait naître chez les citadins, notamment dans les métropoles, des aspirations à un cadre de vie plus vert et moins dense qui se seraient traduites par un flux de déménagements vers des villes plus petites ou des zones rurales [1]. Le débat persiste cependant sinon sur la réalité, du moins sur l’ampleur du phénomène. On tâche ici d’en avoir le cœur net en procédant au croisement de deux sources de données, les inscriptions scolaires – de la maternelle au lycée – et les prix de l’immobilier.

Publié le : 21/06/2023

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Dans l’ensemble, les résultats convergent avec ceux déjà constatés. Si on n’observe pas de bouleversement majeur des structures territoriales françaises, les dynamiques des indicateurs retenus montrent effectivement des signes de ralentissement dans les pôles des métropoles, quand les autres catégories de territoires, en particulier les couronnes des métropoles et des villes moyennes, affichent des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale. Les petites villes, ainsi que les communes rurales, voient leur situation s’améliorer, même si la hausse des prix de l’immobilier y reste inférieure à la moyenne nationale.

Au-delà de ces quelques régularités, c’est bien la diversité des situations qui prévaut cependant : on trouve partout en France métropolitaine des aires d’attraction de chaque catégorie présentant des évolutions plus favorables que la moyenne ou, à l’inverse, moins favorables. Se dessine ainsi une géographie singulière, qui ne semble pas provenir d’une accentuation de trajectoires passées.

Deux coups de loupe le confirment, avant et après la crise du Covid. Dans les villes moyennes tout d’abord, on observe deux fois plus d’évolutions différentielles positives que négatives, mais la comparaison avec les trajectoires d’avant-crise ne permet pas de dégager de continuité ni de rupture. Dans la région Nouvelle-Aquitaine, déjà globalement attractive, on ne détecte pas non plus de régularités macro-territoriales, qui opposeraient une partie littorale en essor et une partie est plus en retrait. Toutefois, des évolutions marquées se font jour pour certains territoires, les indicateurs retenus montrant ici une forte baisse (les pôles de La Rochelle ou Villeneuve-sur-Lot, par exemple) et là une forte augmentation (les couronnes de Loudun ou Montpon-Ménestérol, par exemple). Autant de variations locales et de signaux qui ne font pas encore un exode urbain. 

Tableau "Évolution diérentielle des taux de croissance avant le Covid et depuis le Covid,  par rapport à la moyenne nationale"

Lecture : pour chaque catégorie d’aires d’attraction sont représentées les évolutions différentielles des trois indicateurs retenus pour l’analyse. En bleu figurent les catégories qui ont connu une évolution différentielle positive, donc une évolution de l’indicateur depuis la crise sanitaire plus favorable que la moyenne nationale. En orange figurent les évolutions différentielles négatives, quand l’indicateur présente entre les deux périodes des résultats inférieurs à la moyenne nationale.

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[1] Cette note s’inscrit dans le prolongement de Bouvart C., Frocrain P., Rais Assa C. et Gomel C. (2022), « La revanche des villes moyennes, vraiment ? », La Note d’analyse, n° 106, France Stratégie, janvier.

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Bouvart, C. et Bouba-Olga, O. (2023) . Exode urbain : une mise au vert timide. La note d'analyse de France Stratégie, n° 122(7), 1-8.
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Bouvart, Coline. et al. « Exode urbain : une mise au vert timide ». La note d'analyse de France Stratégie, 2023/7 n° 122, 2023. p.1-8.
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BOUVART, Coline., BOUBA-OLGA, Olivier. Exode urbain : une mise au vert timide. La note d'analyse de France Stratégie, 2023/7 n° 122, p.1-8.

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