France Stratégie propose une analyse inédite sur le poids de l’origine sociale sur les revenus, qui ne se borne pas à son influence sur les salaires, mais qui prend également en compte le contexte familial (revenu d’un éventuel conjoint, présence ou non d’enfant dans le ménage).
Lorsque l’on classe entre 2011 et 2014 des individus nés entre 1970 et 1984 sur l’échelle des niveaux de vie, et que l’on parcourt cette échelle, c’est la proportion relative d’enfants de catégories populaires ou favorisées qui varie le plus fortement. Ainsi, parmi les 10 % d’individus les plus modestes, on plus de la moitié sont des enfants d’d’ouvriers et moins d’un sur dix est un enfant de cadre supérieur. À l’inverse, parmi les 10 % les plus aisés, un peu moins d’un sur cinq est enfant d’ouvrier et un peu plus d’un sur trois est enfant de cadre supérieur.
Pour autant, l’origine sociale d’un individu n’assure pas un niveau de vie particulier : elle influe sur la probabilité d’atteindre une position plutôt qu’une autre. Si les enfants de la classe moyenne ont les mêmes chances d’accéder aux classes les plus modestes ou au aux classes les plus aisées, il en va autrement pour les autres. Un individu dont le père exerce une profession libérale a 50 % de chance de faire partie des 20 % les plus aisés, celui dont le père est professeur 40 %. Pour un enfant d’ouvrier agricole, la probabilité chute à moins de 10 %. L’origine sociale a un effet plus discriminant sur l’accès à un niveau de vie élevé que sur le probabilité de faire partie des ménages modestes.
En outre, l’origine sociale beaucoup plus d’impact le niveau de vie des individus que d’autres variables biographiques telles que le sexe, l’âge ou l’origine migratoire.
France Stratégie montre que les écarts de niveau de vie liés à l’origine sociale des individus peuvent être attribués pour environ la moitié au niveau de diplôme atteint. Mais les inégalités des chances éducatives jouent à un second titre, via un phénomène d’homogamie sociale : les individus d’origine peu favorisée sont plus souvent en couple avec des personnes elles-mêmes d’origine peu favorisée, donc également moins diplômées. À L’écart résiduel de niveau de vie qui ne transite pas par la réussite scolaire et universitaire, que ce soit celle de l’individu ou celle de son conjoint, renvoie à d’autres types d’influence : niveau de patrimoine, patrimoine ou réseau social par exemple…. En revanche, les structures familiales (nombre d’enfants, présence ou non d’un conjoint dans le ménage…) n’y joue aucun rôle notable.
France Stratégie prolongera prochainement cette étude pour s’intéresser à la dimension territoriale de l’inégalité des chances.