Les dix régions métropolitaines qui comptent au moins une métropole sur leur territoire concentrent aujourd’hui 67 % de la population, 76 % du PIB, 70 % des pôles de compétitivité et 80 % des laboratoires d’excellence. De plus en plus, dans les économies dont le moteur est l’innovation, la croissance naît dans des métropoles qui favorisent les interactions formelles et informelles entre univers de la recherche, de l’entreprise et de la formation : entre 2000 et 2010, la croissance a ainsi été en moyenne de 1,6 % dans les quatorze grandes métropoles quand elle n’était que de 1,1 % dans l’ensemble de la France.
Cette métropolisation de la croissance interroge l’organisation administrative et politique du territoire : l’enjeu est en effet que les métropoles exploitent à plein leur potentiel de croissance, et en même temps que celle-ci se diffuse vers l’ensemble des territoires. La carte des « classes créatives », denses en ingénieurs, chercheurs, artistes, managers, scientifiques… illustre le potentiel des métropoles. Il ne faudrait pas cependant que celles-ci deviennent des isolats de croissance au sein d’un territoire en difficulté.
Élargir le périmètre des régions, pour que chacune dispose d’une métropole, tout en renforçant leurs compétences, notamment en matière de transports et de développement économique, renforcer les interactions entre les métropoles et leurs régions, étendre et adapter les infrastructures, permettre les mobilités et, de manière générale, favoriser la diffusion de la croissance à partir des centres urbains dynamiques, c’est la meilleure manière d’assurer la prospérité de l’ensemble des territoires.
Sommaire de la note d'analyse – Réforme régionale : un enjeu pour la croissance ?
- La métropolisation de la croissance et ses conséquences économiques et territoriales
- La métropole et la région sont des acteurs importants d'une croissance inclusive