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Communiqués de presse
Publié le
Vendredi 16 Avril 2021
L'ébranlement massif de l'économie française provoqué par la crise sanitaire en 2020 a touché́ l'ensemble du territoire national mais selon une force variable. Afin d'éclairer le débat public, France Stratégie analyse l'impact territorial de ce choc économique sur l'emploi. L'étude montre que la Côte d'Azur, les Alpes ou encore la Corse ont été fortement affectés, quand d'autres ont mieux résisté, tels certains territoires de l'ouest et du centre de la France.
L’emploi en 2020 : géographie d’une crise

Trois indicateurs complémentaires sont mobilisés à la maille de la zone d'emploi : l'exposition à la perte de valeur ajoutée liée à la composition sectorielle de l'emploi ; le taux de recours apparent à l'activité́ partielle et la variation de l'emploi salarié privé. La composition sectorielle des territoires - en particulier le poids de l'hébergement et la restauration - apparait comme un facteur déterminant de la variabilité́ du choc. Cette hétérogénéité entre zone d'emplois n'a pas été plus marquée en 2020 que les années précédentes mais elle se traduit - en 2020 - par un choc particulièrement fort pour les zones d'emploi les plus affectées et qu'il convient d'identifier.

Les principaux résultats de la note sont les suivants :

Les conséquences de la crise sont plus fortes dans l'est et le sud de la France où se concentrent des zones touristiques et certaines zones industrielles. Les Alpes, la Côte d'Azur et la Corse regroupent ainsi une grande partie des territoires les plus affectés. Seules quelques zones d'emploi de l'ouest et du centre de la France se démarquent positivement, en partie grâce à une forte spécialisation économique dans l'agroalimentaire - secteur relativement épargné dans cette crise.

La spécialisation économique ne suffit pas à elle seule à expliquer l'impact différencié de la crise entre zones d'emploi : elle explique 60 % de l'hétérogénéité entre zones d'emploi s'agissant du taux de recours apparent à l'activité́ partielle, et 20 % s'agissant de la variation de l'emploi salarié privé.

La densité́ de population d'une zone d'emploi ou le nombre d'habitants de son agglomération principale ne sont pas particulièrement liés à l'ampleur du choc économique subi. Les zones d'emploi des grandes métropoles ont notamment subi des chocs d'ampleurs variées avec Nice, Toulouse et Paris qui ont été́ très touchées et Lille, et Rennes qui l'ont été́ nettement moins.

Enfin, la crise ne redouble pas les fragilités territoriales existantes relatives au niveau de chômage ou au niveau de vie. Néanmoins, certains territoires initialement fragiles ont été́ fortement affectés par la crise. C'est le cas de plusieurs zones d'emploi méditerranéennes (Agde-Pézenas, Sète, Calvi) mais aussi de Roissy en Ile-de-France ou de Côte-sous-le-Vent en Guadeloupe.