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Note d'analyse
Publié le
Mercredi 20 Septembre 2023
Dans un contexte où les tensions de recrutement sont déjà fortes et dans la mesure où d’importants départs en fin de carrière sont à prévoir d’ici dix ans, planifier la décarbonation des bâtiments implique d’anticiper les besoins en emplois-formation du secteur. La massification de la rénovation énergétique des bâtiments nécessitera une main-d’œuvre importante − entre 170 000 et 250 000 emplois supplémentaires d’ici 2030 [1]. Or, beaucoup d’incertitudes entourent ces créations d’emploi : quelle part des travailleurs actuels occupés dans la construction neuve ou l’entretien-rénovation non énergétique pourra être orientée vers de la rénovation énergétique ? Quelles compétences spécifiques leur seront nécessaires ? Du côté des ménages, l’enjeu porte sur la solvabilisation et le reste à charge. Du côté de la filière − où prédominent les TPE −, l’enjeu est celui du développement d’une offre de rénovation globale et performante à même de répondre à cette massification.
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comment répondre aux besoins en emploi et en formation ?

Le besoin de main-d’œuvre des entreprises dépend d’une demande des ménages fortement soutenue par les aides publiques. L’orientation de ces aides vers de la rénovation performante requiert donc un meilleur fléchage et un contrôle renforcé de la qualité des travaux effectués. Ces conditions réunies, il faut également s’assurer que le système de formation est prêt à répondre à cette demande. Or, qu’il s’agisse de l’attractivité des filières les plus en tension ou de la formation continue, de nombreuses actions restent à entreprendre. Le vivier de travailleurs formés à la rénovation énergétique performante et globale ainsi que d’entreprises offrant les garanties de qualité des travaux effectués est aujourd’hui insuffisant.

On identifie donc les leviers permettant d’agir sur le volume de travailleurs disponibles et sur la qualité des rénovations énergétiques : accroître le vivier de travailleurs mobilisables pour effectuer ces travaux ; augmenter le nombre de jeunes formés − sur les métiers de l’exécution notamment − et ajuster l’offre de formation aux besoins différenciés des régions ; renforcer l’offre de formation continue vers les métiers émergents ; adapter les référentiels professionnels et de certification aux compétences spécifiques de la rénovation énergétique performante.

NA 127 - Graphique page 1

 

Lire également - Note d'analyse 126 | Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins de main-d'œuvre en 2030 ?


[1] Voir Jolly C., Robinet A. et Cousin C. (2023), « Rénovation énergétique des bâtiments : quels besoins en main-d’œuvre en 2030 ? », La Note d'analyse, n° 126, France Stratégie / Dares, septembre. Cette Note d’analyse est publiée conjointement à la présente note.

Les opinions exprimées dans ce document engagent leurs auteurs 
et n'ont pas vocation à refléter la position du gouvernement.

 

Auteurs

Marième Diagne
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Marième
Diagne
Anciens auteurs de France Stratégie
Jean Flamand
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Libre
Jean
Flamand
Travail, emploi, compétences
Eva Tranier
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Libre
Éva
Tranier
Travail, emploi, compétences
Julia Blanc, stagiaire, Travail, emploi, compétences