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Publié le
Vendredi 24 Avril 2020
Un pangolin ou une chauve-souris, à l’autre bout de la planète. Voilà probablement la source de la pandémie de Covid-19, à l’origine du confinement de plus de trois milliards d’êtres humains et au coup de frein donné à l’économie mondiale. Car la pression exercée par les humains sur l’environnement contribue à la dégradation des écosystèmes et de la biodiversité, pouvant conduire à l’émergence de pandémies du fait de la grande proximité entre êtres humains, faune sauvage réservoir et animaux d’élevage. Face à ces constats, comment mieux prendre en compte les interactions entre l’humanité et la nature pour limiter, anticiper et gérer les risques sanitaires ? Comment mieux protéger les écosystèmes ? Quelles implications sur l’évolution de notre système alimentaire et sur notre rapport au vivant ?
Quelles interactions humains-nature, mondialisation et pandémies
Parmi les 2 000 maladies infectieuses et parasitaires affectant l’espèce humaine, 60 % ont une origine animale. L’émergence de ces maladies peut elle-même être liée à la pression qu’exercent les humains sur les écosystèmes, notamment lorsque des forêts sont détruites pour l’agriculture, que des animaux sauvages sont braconnés ou mis en contact avec des animaux d’élevage, regroupés en grand nombre. Les évolutions des modes de vie, dont les modes alimentaires, et des modes de production agricole, y compris sous l’effet du changement climatique, bouleversent les équilibres naturels et augmentent les risques de transmission de pathogènes. Dans un monde où l’on voyage de plus en plus, et souvent très loin, ces transmissions peuvent créer des pandémies mondiales. C’est ce qui s’est passé pour le Covid-19.
Les approches systémiques de la santé (One Health[1], EcoHealth[2]) permettent d’appréhender ces interactions, d’imaginer comment mieux se prémunir des risques et de repenser nos relations avec la « nature », qui ne peut plus être vue uniquement comme une ressource.

 

Les constats dans la crise

Un pangolin ou une chauve-souris, à l’autre bout de la planète. Voilà probablement la source de la pandémie de Covid-19, à l’origine du confinement de plus de trois milliards d’êtres humains sur Terre. Le pangolin est un animal braconné massivement en Chine, ses écailles étant utilisées par la médecine traditionnelle et sa chair appréciée. Son milieu naturel a été détruit au fil des années sous l’effet des activités humaines. Ce petit animal est devenu le réservoir d’un coronavirus qui a sans doute transité par la chauve-souris et dont la diffusion mondiale provoque l’arrêt brutal de l’économie. Cette crise sanitaire souligne les liens possibles entre « santé des écosystèmes » et santé humaine. La pression exercée par les humains sur l’environnement contribue en effet à la dégradation des écosystèmes et de la biodiversité, pouvant conduire à l’émergence de pandémies du fait notamment de la proximité renforcée entre êtres humains, animaux réservoirs et agents pathogènes...

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Les contributions reçues sur ce thème par nos lecteurs :

Abadie Marc, CDC Biodiversité, "Pour un après-Covid replaçant la biodiversité au cœur des actions"
Airaud-Mougard Céline, Centre hospitalier de Niort - communauté d'agglomération du niortais, "Agir simultanément et de manière transversale, en s'appuyant sur l'existant"
Agofroy Sabine, Fédération nationale des Safer (sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural), "Avec les Safer pour une agriculture soutenable et des campagnes vivantes"
Angot Jean-luc, Académie vétérinaire de France, "Pour une mise en œuvre effective du concept One World One Health"
Degeorges Patrick, Institut Michel Serres "Osons la précaution !"
Kramarz Julien, Groupe VYV, "Covid-19 : pour un « après » soutenable - Contribution du Groupe VYV"
Ladsous Bruno, Collectif TNE Occitanie environnement, "Pour un nouveau contrat social et environnemental"
Makaroff Neil, Réseau Action Climat, "Pour une plus grande résilience face aux crises"
Mancebo François, Université de Reims Champagne-Ardenne, "Repenser les pratiques de l'aménagement urbain dans l'après CoVid"
Peraldi Olivier et Jeger François, Institut chiffres & citoyenneté, "Contribution institut C&C "pour un après covid-19 soutenable""
Sablé Anne-Laure, Les Amis de la Terre, "Recommandations de la fédération des Amis de la Terre"
Teilhol Jean-Philippe, Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep), "Les entreprises du paysage, actrices incontournables d’un plan de relance économique dynamique et vertueux"

[1] L’initiative One Health (« une seule santé ») est un mouvement créé au début des années 2000 par la FAO et l’OMS qui promeut une approche intégrée, systémique et unifiée des enjeux de santé publique, animale et environnementale aux échelles locales, nationales et planétaire. Elle vise notamment à mieux affronter les pandémies émergentes.

[2] L'EcoHealth ou écosanté est un domaine d'étude émergent qui étudie comment les changements dans les écosystèmes de la terre affectent la santé humaine. Elle a de nombreuses perspectives. EcoHealth examine les changements dans les environnements biologiques, physiques, sociaux et économiques et relie ces changements à la santé humaine.

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